Tu découvres ton profil hypersensible (ou haut potentiel, mais on s’en fout du potentiel, tout le monde en a). Tu découvres donc que tu n’es pas l’handicapé que tu croyais, mais que tu es au contraire bien vivant et que tu n’as pas de problèmes (enfin ça tu ne te le dis pas encore mais ça va venir et ce sera un sacré moment de conscience :-). Voilà ce qui se passe en toi :
Tu essayes de mettre du sens sur ton vécu. Cette perspective te donne le tournis et te fait ressentir, pendant un temps, une grande tristesse. Tu mesures l’ampleur de l’erreur et un sentiment de gâchis te vient. Tu peux l’accueillir, il ne durera pas mais tu dois le prendre. Ne l’esquive pas (et ça tu sais faire :-). Tu penses ensuite que tes difficultés passées vont sans doute s’arrêter. Pas encore. Ce que tu as vécu, tes difficultés, vont se poursuivre encore quelque temps et il te reviendra d’utiliser ces difficultés que tu vas rencontrer pour en comprendre les messages et mieux te découvrir.
Tu peux envisager de persister dans ta posture initiale : t’en prendre à l’injustice de la vie, ne pas voir de sens, souffrir et finalement, ne rien apprendre. C’est une posture qui indique ta volonté de continuer à contrôler. Elle est de bonne guerre et elle finit toujours pas sauter. Mais le plus tôt sera le mieux quand même, soyons honnête.
Souvent, tu espères que tu trouveras bientôt l’apaisement. Mais ta quête n’est pas de te passer des souffrances. Elle est d’y trouver un sens. Et une souffrance dont tu comprends le sens n’a rien à voir avec une souffrance sans but, injuste… une de celles que tu as vécues jusque-là et dont tu gardes un souvenir bouleversé. Une souffrance avec du sens est une belle expérience qu’on vit finalement dans la joie et ensuite dans la gratitude.
Tant que tu espéreras ne plus rencontrer de difficultés et ne plus être en souffrance, tu rallongeras ton chemin. Si tu acceptes de rencontrer des difficultés et de prendre le temps de les écouter, tu progresseras sur ton chemin.
Pour t’aider, tu peux te rappeler que le processus de travail est toujours à l’inverse de l’aspiration au résultat : si tu veux de l’apaisement et de la sérénité, tu devras alors plonger dans tes souffrances, passées ou à venir. Si tu veux être apaisée de suite, tu expérimenteras turbulences et frustrations sans y trouver de sens et sans aboutissement.
Quand tu renoueras avec des difficultés après un temps d’accalmie, tu te sentiras probablement à nouveau perdu(e) en te disant : « Mais je croyais que j’allais enfin être bien, et en fait rien ne change ! » Tu te sentiras mal de ça. Si tu sens une perte d’espoir, une sensation de découragement, ce sera alors le bon moment pour travailler sur toi en profondeur.
Quel rapport avec ton activité indépendante ? Le développement de ton activité te fait rencontrer tout ce qui est en toi, le bon (la joie, l’enthousiasme) comme le difficile (la peur, la tristesse). Tu n’as rien d’autre à faire que ressentir les émotions et les accueillir. Et ainsi elles disparaissent et tu peux passer à l’étape suivante. Ne prends pas tes difficultés personnellement, elles sont là pour te faire comprendre des choses sur toi, ce que tu ne veux pas, les émotions non accueillies. Donc tout est bien. Aies confiance 🙂