Vous êtes vous déjà retrouvé face à une difficulté récurrente dans votre activité et que vous n’arrivez pas à régler ? C’est la question que je me suis posée il y a quelques temps après avoir passé une énième demi-journée à travailler sur une action de communication que je réalisais depuis des années. Cette action, clairement, n’apportait pas le retour sur investissement attendu (surtout au regard du temps passé), et pourtant, je m’y accrochais depuis des années. Je persistais. Et soyons honnête, je m’épuisais.
Bizarrement, je ne m’étais jamais m’interrogée sur le bien-fondé de cette action. Je ne m’étais jamais interrogée sur le fait de vérifier si c’était la bonne action, ou tout simplement si j’étais la bonne personne pour la mener. Non, j’essayais toujours de mieux faire. Sans jamais y réussir.
La question qui m’est alors venue lors de cette prise de conscience a été la suivante : pourquoi diable me suis-je entêtée à mener cette action alors qu’elle ne donnait pas les résultats que je souhaitais ? Et pourquoi ne me suis-je jamais mise en mesure de savoir une bonne fois pour toute, si cette action à un sens pour le résultat que je vise, et, si je n’ai pas la réponse, qui va me la donner ? Cet entêtement, je l’ai alors expliqué par l’enjeu personnel que j’y avais mis.
En réfléchissant un peu, lors de mes derniers accompagnements, j’ai ainsi réalisé que quand nous rencontrons une difficulté dans notre entreprise, nous avons souvent tendance à « la » prendre personnellement. Nous vivons notre difficulté comme une remise en cause de notre compétence, et au final de notre valeur personnelle. Et comme nous voulons absolument être bons (n’est ce pas là notre valeur ?!! – chut… non), nous avons du mal à procéder au ré-ajustement que nos difficultés appellent.
Le ré-ajustement viendrait de ce dialogue intérieur idéal : « Ca ne marche pas. Ok. Qui va m’aider à voir pourquoi ça ne marche pas puisque je ne suis pas capable de le voir moi-même ? ». Facile ? Pas si facile justement… Car nous nous arc-boutons à faire marcher un truc… sans demander de l’aide !
Dans cette réflexion, m’est venue alors cette phrase des accords toltèques « Ne jamais rien prendre personnellement ». Cette phrase a déjà pas mal bouleversé mon appréhension de la relation aux autres dans ma vie personnelle. Je me suis dit que la force du principe ne pouvait qu’être intéressante à appliquer à mon entreprise et celle des autres.
Pour rappel, les accords toltèques sont un outil formidable pour comprendre ce qui se joue dans la relation à l’autre et pour apprendre à recevoir les « émissions » négatives pour ce qu’elles sont, une manifestation de l’intérieur de l’autre dont les blessures réagissent, et cela ne nous concerne pas, ou un message qui nous parle de nous quand nous sentons-en nous que ça nous bouleverse, que ça nous « appuie » quelque part.
Je vous propose une 1ère analyse du deuxième accord que j’adore. Puis dans un autre article les 3 suivants.
Ne jamais rien prendre personnellement
Notre activité nous renvoie un petit paquet de difficultés au quotidien : nous ratons un RDV, un client annule, nous ne sommes pas recommandé comme nous l’espérons, nos prescripteurs n’ont pas bien capté ce que nous faisons, notre emailing ne donne pas le résultat escompté, etc.
Mais si nous regardions vraiment : ai-je vraiment mis en face de chaque difficulté l’action nécessaire pour me débarrasser du sujet (soit ça marche mais autrement, soit ça marche pas et je passe à autre chose) ? Car souvent, cette action de vérification est assez simple : prendre le temps d’interroger nos clients, ou nos prescripteurs ou demander l’avis d’un spécialiste (en marketing, en communication, etc.). Oui, c’est payant. Mais on avance. On ne fait pas du surplace.
Mais la chose curieuse, c’est que nous passons au contraire beaucoup de temps à nous enfermer dans la même action, à la recommencer et en essayant de faire mieux, et encore mieux, à y passer du temps, puis à nous lamenter parce qu’elle ne marche pas. Pourquoi cette persistance épuisante et vaine ?
Parce que cette difficulté, nous la vivons finalement, au fond de nous-même déjà comme un échec personnel. Nous la prenons comme une preuve de notre valeur et surtout de notre insuffisance de valeur. Ne pas y arriver, ça veut tout simplement dire que nous ne sommes pas (assez) bons. Comme si nous avions une injonction intérieure de TOUT réussir du premier coup et d’être bon partout, même là où on n’est pas compétent.
Exemple : je vois passer un beau post sponsorisé sur Facebook, convaincant, concret, habité, et je décide de cliquer (le graal !) pour voir la vidéo ou m’inscrire à un webinaire. J’arrive sur un tunnel de vente magnifique, convaincant, efficace, et plutôt que me dire « Tiens, je veux pour moi la même excellence », je commence à ressentir comme un sentiment de tristesse ». Plutôt que le laisser m’imbiber de façon diffuse, je le questionne : soit plus clair ! Et mon sentiment de tristesse me répond : « Tu ne seras jamais capable de faire un tunnel pareil (snif) ». Pourquoi cette pensée automatique de ma part ? Je me désespère en pensant que je ne suis pas capable, alors que la seule différence entre ce coach et moi est le budget qu’il a décidé de placer pour avoir LE tunnel de vente de ses rêves. Il s’agit des petits automatismes saboteurs dont nous sommes si friands et dont nous sommes rarement conscients car ce serait trop facile, nous pourrions lutter contre ! (voir l’article Suite des accords toltèques et la parole impeccable). Pourquoi ne faisons-nous pas appel à un spécialiste ? Parce qu’on croit qu’on doit tout savoir faire tout seul. Parce qu’on croit que les autres font tout, tous seuls. Parce qu’on pense que notre valeur est dans le savoir « faire ».*
Enfin, dernier effet kiss cool, c’est que, si en faire une affaire personnelle nous épuise énergétiquement, cela représente aussi la parfaite recette pour in fine se planter puisque nous ne faisons pas appel aux moyens nécessaires pour réussir. Et ce que nous appréhendions le plus, être dans l’échec… finalement se réalise…
Quel choix avons-nous ?
En vérité, chaque fois que nous sommes affectés par une difficulté dans notre entreprise, nous avons le choix entre :
- Être HUMBLE, accepter de ne pas avoir parfait du 1er coup, ne pas le prendre personnellement, et prendre la décision que cette action ne doit plus être un sujet dans un temps donné. Réunir les moyens de la vérification. Et investir sur de vrais moyens.*
- Le vivre comme un échec car nous partons du principe que si ça ne marche pas, c’est que nous ne l’avons pas bien fait, et que nous AURIONS dû bien le faire. Donc répéter éternellement la même action, sans résultat et en s’arrachant les cheveux.
Et les autres ?
L’intéressant est que, quand on regarde les personnes qui ont bien développé leur activité, on réalise souvent :
- Que ça n’a pas marché du 1er coup,
- Qu’elles ont essayé plusieurs stratégies,
- Qu’elles ne les ont pas essayées au hasard, elles sont allés chercher les connaissances pour adapter leurs réponses et ne pas reproduire les mêmes erreurs, donc qu’elles ont voulu tirer des leçons de leurs échecs
- Qu’elles ont été suffisamment habitées et convaincues pour mettre les moyens en face (et donc le budget).
J’ai trouvé cet article sur les échecs que se sont coltinés 10 personnalités avant de réussir ce qu’elles avaient envie d’entreprendre De l’échec au succès – 10 personnalités qui ont d’abord échoué (on note qu’elles sont toutes américaines mais il n’est jamais trop tard pour changer le karma français !). Je trouve qu’on y voit clairement que leur force a été de ne pas interpréter leurs échecs répétés comme un manque de valeur personnelle mais comme une occasion de comprendre comment faire différemment et mieux…
Peut être vous posez-vous à présent la question suivante : ok, mais si notre valeur n’est pas dans notre capacité à réussir, où donc est-elle alors ?
J’ai une intuition que je vous partage dans l’article Où est notre valeur et celui-ci vous demandera… une certaine ouverture d’esprit !
Si vous rencontrez des problématiques dans votre activité, nous pouvons échanger sur un entretien à distance voir si je peux vous aider.