Suite de l’article Kundalini | La force guérisseuse (1)
La mise en sens du processus
Ressentir et surtout acter la Kundalini permet de mettre du sens sur notre processus. Nous ne sommes pas seuls. Quelle que soit sa méthode de manifestation (connexion au monde invisible, hypersensibilité, compulsivité), même si c’est pénible, une fois acté, on comprend que quelque chose de plus fort que nous opère à l’intérieur et surtout, elle ne nous veut que du bien. Oui, ça ne résout pas le mental inconscient, mais au moins, ça donne du sens.
Du sens de savoir qu’une force cosmique est à l’œuvre en nous, du sens aux contractions (entre la kundalini qui veut passer et déconstruire et le mental qui veut préserver), du sens de pouvoir s’en remettre à elle, pouvoir (éventuellement) s’y abandonner, du sens aussi de la sentir vibratoirement dans le corps (à défaut de toujours bien la sentir dans la tête).
Créer l’espace
La force guérisseuse, c’est les émotions qui poussent pour se libérer, que nous connaissons déjà, mais ça peut aussi être une extraordinaire vague d’énergie qui emporte corps et émotions dans un tonnerre de sensations.
Quand la vague vient, souvent pas quand nous sommes seuls mais dans un cadre sécurisé, nous accédons à des nœuds profonds. De gros chagrins d’âme. Des rages ignorées. Des blessures profondes. Une colère enfouie. On sent alors que ce qui est là, ce ne sont pas nos petites misères de la vie quotidienne. Ce sont des blessures profondes, où âme et enfance se mélangent.
La Kundalini a besoin d’un espace pour se déployer, surtout quand il s’agit de force guérisseuse. La musique, la respiration, les pratiques, des plantes comme l’ayahuasca l’aident en assouplissant la résistance mentale. Elle a besoin d’une disponibilité corporelle, émotionnelle et mentale. Ca peut venir comme ne pas venir, en fonction de la confiance dans le cadre, de la résistance personnelle, la détermination (à respirer par exemple) et de l’état aussi du corps. Mais on peut y travailler. La montée restera aléatoire et variable, mais il y a là une quête possible.
Quand la force guérisseuse est réveillée, nous pouvons progressivement devenir autonome dans notre guérison. Pas complètement parce que notre mental prendra le dessus régulièrement (quand il est trop confronté et on pourra alors chercher de l’aide à l’extérieur), mais comme ça vient. La vague vient dès qu’un nœud, un point sensible est activé et que l’émotion remonte. Elle a juste besoin qu’on lui ouvre un espace inconditionnel pendant un temps.
Accessoirement, derrière la force guérisseuse, il y a parfois, au détour, des états extatiques : une incroyable détente corporelle, la sensation de cœur ouvert, d’énergie circulante dans le corps, l’impression de se fondre dans le cosmos… Ce n’est pas qu’on atteint ça d’emblée, mais ça peut se présenter sur la route…
Et puis, on a aussi sur ce chemin le cadeau de la résonance des Kundalinis. Quand les Kundalinis entrent en résonnance, quand il y a un espace qui s’ouvre pour ça, une boucle d’énergie se créé avec l’autre. On a alors l’impression d’être traversé d’un flux d’énergie de bas en haut, parfois dans l’autre sens, et le corps se dissout, la lumière descend.
C’est assez mystérieux, mais c’est ainsi. Et le plus mystérieux encore, c’est que ça peut arriver avec n’importe qui. Que voulez-vous, l’énergie est plus forte. Nos âmes sont un, derrière nos personnages.
Le mythe de la libération définitive et le cloud
Parfois on croit que parce qu’elle monte pleinement avec plein de supers effets, elle a tout débloqué et on est libéré. Hop, on est éveillé.
Mais non, ça ne marche pas comme ça. Un coup, elle passe et c’est l’extase. Le lendemain elle s’attaque à du lourd, et c’est tout un truc pour la laisser passer, pour casser la résistance. Pourquoi un coup, elle passe et l’autre coup, ça passe plus ?
C’est comme si nous avions un cloud d’énergies, de karma, quelque part. Ce n’est pas dans le corps directement, mais c’est là, en attente d’être nettoyé. Aujourd’hui l’énergie circule, demain le cloud réinjecte en nous de la blessure, du noeud, pour libérer à nouveau. On croit être débarrassé, et ça recommence quelques jours, quelques semaines, quelques mois après. C’est normal. Rageant peut-être. Mais normal.
A mesure que l’on nettoie, même si ça ne s’arrête jamais, il y a quand même quelque chose de notable : on se rapproche de cette sensation vibratoire, de conscience, d’affranchissement, de liberté. De soi quoi. Et on manifeste. Beaucoup plus vite et beaucoup plus efficacement. Une sorte de bénédiction de la vie s’installe. Souvent, ça fait contraste avec ce qu’on connaissait avant. Ca aussi c’est appréciable…
Donc autant accepter le cloud. On peut passer beaucoup de temps à résister après avoir accepter, parce que le mental dit que cette fois, ça suffit, on a assez nettoyé comme ça, on mérite d’être heureux, on veut plus ressentir son attaque sous forme d’angoisse. Mais on obtient l’inverse, l’enkystement. Autant accepter le cloud et s’y dédier. Avec humilité…
L’aider à faire son taf
Comment l’aider ? Qu’est ce que l’aider ?
Ca peut être de travailler les conditions pour qu’elle puisse venir : préparer le terrain du corps pour que l’énergie circule, déminer le mental en dialoguant avec lui, en le confrontant aussi, et porter attention au ressenti, aux émotions pour les aider à remonter.
Il y a aussi des techniques qui invitent directement la Kundalini à se manifester : tantra, chamanisme, Hunkaar, le KAP (par la musique). La manifestation n’aura lieu que si le terrain du corps et du mental a été un peu travaillé. Mais l’effet peut être saisissant.
Puis c’est créer l’espace sécurisé qui permettra à la vague guérisseuse de venir : l’ayahuasca, la respiration holotropique, le rebirth, ou, pour ceux qui peuvent, se poser dans son canapé et laisser faire.
La bonne nouvelle
La Kundalini s’éveille de partout. Avant, il fallait (et encore) une vie de pratique dans un monastère tibétain ou un ashram indien pour l’éveiller. Maintenant, ça déboule de partout. Sans doute parce qu’il y a besoin. La nature est bien faite.
Mais, ce n’est pas le tout qu’elle s’éveille. Comment travaillons nous avec elle ? Qui est au service de qui ? Elle est au service de notre âme, mais pas de notre mental. Se met-on à son service en lui accordant pleine confiance ? Ou bien doucement, avec mesure, et pourquoi pas.
Le tout est d’être en conscience. Ne pas lui courir après pendant des années en pleurant parce qu’on ne la trouve pas, alors quelle est là, mais pas comme on voudrait…
Nous sommes tous différents. Ici j’en parle sur la base de mon expérience et de celles d’autres personnes autour de moi. Certaines personnes passent par des expériences (et des interprétations) bien différentes. Chacun a son angle de vue. Et tout s’entend.
Je crois pour ma part que la kundalini est magique, mais que notre résistance peut la rendre bien douloureuse. Faut-il éteindre alors, comme le fait la médecine, ou la soutenir pour qu’elle passe ?
Régine Dégrémont dans son livre Merveilleuse kundalini en dresse un portrait heureux, après avoir accompagné pendant des années des personnes désespérées de pouvoir l’éveiller, ou au contraire, désespérées de l’avoir éveillée. D’autres thérapeutes ou bloggeurs en dresseront un portrait alertant… A chacun de se faire son idée.
Pour ceux qu’elle démange déjà, il semble cependant que le choix soit assez binaire. Soit on la soutient, soit on tente de la contrôler. Dans le 1er cas, ça avance avec intensité. Dans le 2ème cas, c’est plus compliqué, parce que contrôler une force cosmique déjà éveillée… il y a comme un problème de compatibilité non ?
Bref, il est possible que se mettre à son service soit la voie la plus avisée…
La Kundalini | Soutenir la force guérisseuse