Je réalise qu’il n’y a pas d’article à proprement parler sur Je suis, alors que c’est le but quand même, donc je vais en présenter un peu plus l’idée ici, et j’ajoute des extraits d’articles qui en parlent.
Je suis est au centre
Nous avons un alignement de chakras dans le corps, du bas vers le haut. Plus nous montons, plus l’énergie est subtile, en conscience, plus l’on descend, plus l’énergie est dense et « jouissante ». Potentiellement en tout cas (et du coup aussi potentiellement souffrante !). Nous sommes de fait comme un arbre qui marche ou un relais, traversés de bas en haut (énergie vers conscience en passant par le centre, émotions), de la terre vers le ciel. Et de haut en bas (conscience vers énergie/terre/matérialisation).
Au milieu, deux centres : le coeur et le plexus. Dans cet espace, réside le « plug » qui nous connecte à l’âme, aux autres et à la source. Le cœur, c’est l’amour, la part incarnée présente et connectée aux autres. Assez haute encore dans le corps. Le plexus, c’est la part Je suis. Avec le plexus, on descend vers la terre et on commence à s’enfoncer dans la densité, la matérialité.
Qui dit densité dit risque. On peut faire n’importe quoi avec l’énergie comme on peut faire n’importe quoi avec le nucléaire ou la libido ou l’argent. Quand on se rapproche de la densité, nous avons besoin de nous protéger, des autres, des autres énergies, des systèmes, de toute agression ou non respect de soi. Comment préserver son intégrité quand on est con comme un ange, tout frais moulu débarqué du ciel ? C’est le rôle de Je suis. Je suis est la conscience de soi qui protège notre intégrité. Je suis choisit. Il dit oui, il dit non. Il veille à ses besoins et à sa liberté. Il fuit la dépendance. Il cherche la vérité. Il veut jouir de la vie, mais en respectant son essence.
Je suis est notre âme incarnée. C’est le part connectée en soi qui garantie jouissance et intégrité. Et qui offre puissance.
- La jouissance de la matière, de la terre, de la densité comme la bouffe, le sexe, la musique, les massages, le rire, le déploiement, la créativité, le projet.
- L’intégrité, c’est à dire le respect de soi, ce que ça veut, des besoins réels, de ce que ça dit, de ce que ça ne veut pas. L’intégrité est psychique, corporelle et énergétique. Elle est souvent malmenée dans notre monde.
- La puissance, c’est à dire la force de l’être : les ressentis, les perceptions, l’intuition (car on peut en avoir sans lui accorder crédit), l’énergie qui anime, qui mobilise, nous connecte aux autres et à la vie et nous rend vivant. La puissance, c’est aussi la vérité, la force d’aller chercher la vérité, en soi.
La construction ou déconstruction de Je suis
Les enfants ont un Je suis et il se construit en interaction avec l’environnement (parents, fratrie, camarades). Si il est trop nié, il peut se dézinguer et devenir absent, ou au contraire devenir suréactif.
Dans le 1er cas, à la place, vient une identité qui n’est pas le soi d’origine et qui a bien du mal à se respecter et à se faire respecter, qui joue un rôle de survie. Un faux self. Ce n’est pas vraiment égotique, c’est une identité parasite qui s’est modelée dans le non respect de l’intégrité et qui joue sa partition ainsi, dans le non respect de soi (et comme on va le voir, dans l’illusion d’un monde d’unité qui n’est pas le monde réel).
Il peut aussi devenir réactif, exigeant, hyperprotecteur. La personne devient plus fermée, plus dure. Il n’y a pas forcément d’identité autre qui s’installe mais l’énergie et le ressenti sont asséchés. Ca devient rigide. C’est l’égo alors qui prend le pilotage. Il ne cherche pas la vérité. Il cherche avant tout à se protéger. Quitte à sacrifier les autres ou la vérité en soi. Il est en mode survie.
Dans les deux cas, Je suis est absent, la conscience n’est pas là. Le 1er ignore qui il est et ses vrais besoins et ne les protège pas. Le 2ème se protège de tout, des autres, de ses ressentis et donc de la vérité. Je suis est absent, pour l’instant. Entre les deux, nous tous.
Dans tous les cas, derrière ces deux stratégies standards, il y a un effet commun et in-maitrisable : un inconscient derrière qui cherche à obtenir réparation, compensation et éventuellement à punir… En tout cas tant que la conscience ne vient pas le traverser pour lui faire réaliser que tout cela est vain et peut durer toute la vie, sans issue. L’issue ne peut venir que de la guérison de la maltraitance passée, par soi-même. Et donc par la Kundalini qui ne demande que ça.
Pour le reste, nous pouvons en garder des griefs personnels mais c’est notre société qui est malade. Les individus ne sont que la conséquence de cette maladie. Même le plus horrible personnage n’est que la conséquence de cet état de fait (voir Frederika Van Ingen – Ce que les peuples premiers ont à nous dire ».
Perdre ou pas la connexion au cœur
Quand Je suis se construit de façon réactive, la carapace fonctionne en mode free. C’est elle qui devient le pilote car la survie devient plus importante que toute autre chose. La connexion avec l’âme et l’unité se perd dans l’opération. Ca fuit la vulnérabilité, le ressenti, donc donc la vérité. L’égo tend à garder de la distance avec les autres humains, il agit de façon clanique : ceux en qui j’ai confiance, et les autres face auxquels mon coeur reste fermé. La notion de nous lui est étrangère. C’est moi d’abord.
NB : les déclinaisons entre les pôles du cœur, de l’égo, du faux-self et de Je suis sont infinies. Chaque humain est une recette unique à lui tout seul à l’instant T.
Quand Je suis se construit avec le coeur , c’est à dire que l’environnement lui confirme ce qu’il est et respecte son intégrité. Le cœur alors reste souvent connecté. En restant relié au cœur, à la vulnérabilité, on accède au maintien de la conscience (qui est dans le ressenti), et au sentiment d’être un avec les autres, ce qui n’empêche pas de préserver son intégrité. Bref, ça aime mais… « viens pas me faire chier ». Souvent, cela donne des gens calmes, manifestants dans la matière positivement, dont les émotions sont suffisamment acceptées pour ne pas se manifester de façon débordantes. La connexion au cœur donne une capacité à impacter les autres de façon positive, et c’est à peu près l’état auquel nous sommes tous appelés. C’est rare car notre environnement sociétal ne permet pas cette construction harmonieuse de Je suis. On le rencontre plus chez les peuples premiers.
Quand Je suis se déconstruit sous le coeur : Certains ont fait le choix inverse, celui dont on a parlé qui n’est pas protecteur et réactif, mais au contraire modelé par l’absence de protection. Ce choix de non protection est basé sur le choix de rester dans le cœur à tout prix. Comme si dire non était couper l’amour. Se couper du un. Ce choix fait sur une Terre de densité et d’énergies pas toujours géniales mène à une destruction de Je suis. Le faux self qui émerge à sa place est basé sur une illusion d’unité inconditionnelle avec les autres. On projette son cœur, on les croit similaires, on prend le monde pour ce qu’il n’est pas et en jouant cette partition, on prend cher. Cette stratégie du cœur d’abord se manifeste d’abord à la maison avec la fratrie ou les parents, puis à l’école, puis au boulot, bref, partout. C’est la stratégie hypersensible.
Je suis et le fantasme d’unité sont incompatibles car Je suis est lucide sur la réalité. Il la prend comme elle est. Il n’est pas dépendant au fantasme d’unité inconditionnelle. Il réalise d’abord l’unité en lui avant de la fantasmer à l’extérieur. Mais avant d’arriver à cet idéal, il y a un bon petit chemin pavé de projections et de guérisons !! Heureusement, l’état des vibrations sur la terre et la force de la Kundalini nous rendent possibles dans cette même vie un avancement qui aurait pris avant des éons à se faire.
Il y a quand même un intérêt dans cette stratégie d’hypersensible, c’est que le coeur reste ouvert. On bénéficie d’une multitude de petits avantages dont on n’a pas toujours conscience (parce que l’on croit que les autres les ont aussi) : la conscience, l’amour, l’intuition, les perceptions, la sensorialité, l’empathie, la compréhension, la présence, l’écoute, l’énergie qui circule. Bref, ça reste connecté à quelque chose de plus grand, à l’âme. L’inconvénient, c’est la porosité et l’identité dissociée qui s’installe à la place de Je suis. Et souvent, la manifestation et l’abondance étant en lien avec Je suis (ou l’égo !), une vie assez galère.
Par exemple moi
Nous avons tous de tout. Mais avec un curseur plus ou moins avancé dans certaines directions (cœur, égo, mental HS, Je suis) et ça varie au fil des âges. Ainsi moi, j’ai l’égo qui se réveille aux entournures mais que j’ai traditionnellement refoulé avec mon mental d’hypersensible qui veut que du bon et qui cultive le fantasme d’unité. C’était en tout cas comme ça avant, et ça évolue. J’ai également l’identité dissociée de l’hypersensible, à laquelle je me suis identifiée mais que je vois de plus en plus à mesure que je travaille sur moi, et qui disparaît à mesure que je la vois. D’abord des moments, puis ces moments durent de plus en plus longtemps. Force est de reconnaître qu’ils ne peuvent pas arriver tous d’un coup, parce qu’ils m’obligent à renoncer à l’identité d’avant et à reconnaître que je ne sais pas qui Je suis. Le Je suis qui émerge en nous ne correspond pas à ce que l’on croyait de soi (et oui, sinon ce serait trop facile !). Et à ce que l’on autorise, donc.
Renoncer à mon identité factice prend du temps. Ca veut dire passer par beaucoup de renoncements, d’illusions. Pour moi par exemple, c’était abandonner l’illusion de l’unité inconditionnelle. C’est très difficile de renoncer à cela quand on l’a cultivé toute sa vie. Et puis on peut aussi avoir peur de devenir un con , accessoirement, et on en a tellement connus…
C’est plus facile pour qui ?
Conquérir Je suis, c’est redevenir ce que nous sommes : autonomes, libres, puissants, connectés, manifestants et spontanés.
Conquérir Je suis, c’est plus facile pour les hypersensibles car il y a moins d’égo protecteur à déboulonner. Il y en a, mais il est oppressant et non protecteur, donc le moindre geste en faveur de son déboulonnage est une respiration. On pourrait dire que l’hypersensible a un terrain à vif, plus à nu que les autres. L’énergie Kundalini fuse. Malheureusement, comme il a dû mal à être garant de son intégrité, il a du mal à se prendre en charge et à faire le mouvement vers la guérison.
Conquérir Je suis quand il y a eu beaucoup d’égo, c’est plus difficile car l’égo protège et l’énergie Kundalini ne passe pas, ou moins. Il faut donc aller d’abord travailler le mental, l’égo, et il y a beaucoup de peurs à cet endroit car l’égo ayant pris le pilotage, il y a une sensation de vide, de peur et de culpabilité aussi à aller voir derrière l’égo. L’avantage, c’est qu’il y a une meilleure capacité à investir sa propre guérison, mobiliser temps, énergie et volonté sur le soutien au processus.
Le processus de conquête
Je suis se conquiert par toutes les briques dont j’ai parlé dans Kundalini | La force guérisseuse, c’est à dire :
- La mise en perspective du mental et la déprogrammation
- La circulation de l’énergie dans le corps
- La libération émotionnelle et énergétique
- La connexion à la conscience, l’unité, le divin
Auquel je rajouterai la désintoxication du corps et sa dés-inflammation.
Quand on commence à la conquête, l’énergie Kundalini est à notre service. Mais rapidement, il s’avère qu’elle n’est pas que guérisseuse, l’énergie au service de Je suis veut jouir de la matière. Je suis veut de la vibration, de la connexion, de l’intensité, de l’extase, de la manifestation. Je suis veut tout. Là, on a un problème souvent parce qu’entre le nettoyage et la manifestation dans la matière, il y a un temps. Très variable. On peut donc se retrouver à fond guérison sans avoir la vibration que le corps, que Je suis veut. Et d’autant plus qu’on devient allergique à tout ce qui n’est pas réalisé dans l’énergie de l’unité, or il n’y a pas grand chose dans l’énergie de l’unité dans notre société. Ca peut être une phase frustrante.
Ici quelques extraits d’autres articles.
Découverte de Je suis lors d’un voyage chamanique
Ici, je partage un extrait de l’article Cérémonie chamanique où j’ai découvert l’existence de Je suis. Le flux a été écrit dans la foulée du voyage, avec de la psilocybine. Je remercie du fond du coeur l’énergie, la plante pour ce cadeau qui m’a été fait, celui là comme d’autres, c’est p**** de magique.
« Je suis prend toute expérience. Il est puissant. Il manifeste. Il assume l’expérience et en joue. Il veut jouer et jouir. Il veut faire l’expérience de la vie. Il ne demande pas le bien et le mal. Il veut faire circuler l’énergie. Il veut jouer les règles de ce monde de densité. Il les assume. Il ne se prend pas pour mère Thérésa, il ne se sacrifie pas, il ne se morfond pas quand les autres ne sont pas comme lui, il joue la vie. Il jouit l’énergie.
Je suis n’est pas là pour se faire ch***. Je suis ne doute pas de sa « perfection originelle ». Il sait qu’il est amour. Mais il accepte les règles de la densité. S’il doit être con, idiot, ou maladroit, il le sera. Parce que Je suis est l’expérience de Je suis.
Je l’écris et en même temps que je l’écris, j’essaye de saisir ce que je capte de Je suis. C’est compliqué.
Mais je réalise que Je suis me vient régulièrement. ll était là professionnellement avant, quand je n’étais pas dans le développement personnel. Il s’est rapproché de la conscience de lui-même avec la pratique du mantra, est devenu le centre, puis s’est dilué dans la course au sauvetage des autres. Je suis revient. A mesure que je me détache des autres.
Il est aussi dans le flow artistique. Dans la danse. La musique. L’amour. La décision. L’envie. L’élan. La joie. La colère quand elle est sainte. La tristesse quand elle est accueillie.
Je suis joue les règles de la matérialité.
Je suis accepte son incarnation.
Je suis ne se prend pas au sérieux. Mais Je suis se respecte. Son but est de préserver son énergie. Don intégrité. Puisqu’il en jouit. Il en prend donc soin. Il choisit pour cela ses situations, ses relations, et il prend acte.
Je suis crée sa vie. Il connaît sa puissance. Il use de sa puissance pour créer. Pour vibrer.
Il m’est venu quelques jours après, que mon Je suis était bien fragile, et que l’hypersensibilité était aussi une histoire d’un Je suis qui s’est sacrifié sur l’autel de l’harmonie et de la connexion de l’autre. Ce fantasme d’un autre monde que l’on tente désespérément de faire vivre avec des acteurs qui n’en sont pas capables.
Plus tard, j’ai réalisé qu’il y avait beaucoup de personnes autour de moi qui avait su préserver leur Je suis. Elles n’étaient pas hypersensibles. Ou moins. Il y avait un inconvénient à cette préservation. Elles avaient sacrifié une sensibilité, une vulnérabilité, une vibration. Un carapaçage semble avoir été nécessaire pour préserver le Je suis. Dans un sens comme dans l’autre, on y perd quelque chose dans ce bas monde…
Mais, le Je suis ayant été préservé, elles ont préservé des choses essentielles : l’estime de soi, la confiance, le respect de soi. L’abondance aussi. Et une certaine aptitude à mieux jouer les règles. Avec les lois d’attraction, les systèmes, les énergies. Parce que leur Je suis est resté entier. Et il joue. Mais il joue tout seul. Il s’est éloigné de l’âme. C’est l’égo. ».
Je suis est dans la respiration
Je suis peut être choppé dans la respiration. Elle est décrite et guidée dans le programme d’autonomisation (voir En quête de Je suis) mais sinon, elle consiste en ça :
Les yeux doivent être ouverts et fixer un point devant. Les pensées doivent être réduites, et à vrai dire absentes au moment où on veut toucher Je suis. Mais ça tombe bien, l’exercice demande beaucoup de concentration sur la respiration et la sensation dans le corps, donc la pensée est par la force des choses a pas trop d’espace pour se déployer.
Probablement, il faut avoir fait un peu d’exercices, de yoga, de respiration, et, si besoin libérer de l’émotion avant, parce qu’on ne choppe pas Je suis en étant fébrile. Au contraire. Donc si la Kundalini est active émotionnellement ce jour là, j’invite plutôt à la faire passer sur ce coup là, libérer l’énergie, et à faire l’exercice un autre jour, ou après.
On fait descendre la respiration dans le plexus, le ventre : on allonge l’expiration, et progressivement à chaque expiration, on la fait descendre le plus bas possible, mais sans forcer. On attend qu’elle descende d’elle-même. A chaque fin d’expiration, on suspend quelques secondes le souffle en restant extrèmement présent à la sensation dans le ventre, là où l’expir s’est arrêtée. On ressent et là, ça demande beaucoup de focus sur le corps et la sensation. A un certain moment, on va ressentir un mouvement d’énergie, comme si l’énergie dans le corps affluait et se rassemblait là.
Puis on inspire et on laisse l’énergie monter. Puis on expire et on renouvelle l’opération.
Imaginer qu’avec l’expiration il y a un plug, un hameçon qui va se coller à l’énergie en bas. On descend l’expiration, on suspend, et on attend que le plug se fasse, comme un remorquage entre deux bateaux. Puis après un moment, on remonte. On emmène l’énergie vers le haut par l’inspire. Parfois ça marche pas de suite. Le plug se fait pas de suite. Mais c’est pas grave. On fait, et on attend. La respiration en Ujai aide énormément l’opération.
Quand on l’a, un bourdonnement commence à se faire dans le plexus. Comme une boule chaude. C’est Je suis. On peut la conserver et l’alimenter par la respiration qui descend toujours en Ujai. Le jeu est de la garder toute la journée !!! Souvent on y arrive pas, on finit pas se galvauder, ravaler, ne pas être exact, bref, la respiration ne descend plus, on a perdu Je suis, on n’est plus centré, on fait de la merde !! C’est pas grave. On recommencera.
La vie quoi.
Mais l’exercice est sympa.