Bienvenu(e) sur cette page « Hypersensibilité | Ou le fuck à la matrice »
Sur cette page, je te présente ce qui fait pour moi l’essence de l’hypersensibilité. Essentiellement, ça nous parle d’humanité, de contrôle, et donc… de matrice.
La matrice, c’est tout ce que véhicule notre inconscient collectif et l’ADN sociétal qui s’est petit à petit disséminé en nous depuis notre enfance, à travers nos parents, l’école, notre environnement, nous mettant en doute sur ce que nous sommes, ce que nous devrions être, ce que nous ressentons, et ce que nous devrions contrôler de nous.
La matrice part du principe que nous devons contrôler notre intérieur pour être acceptable. Et elle définit nos besoins d’humains en pratiquant le double bind : soit authentique, mais ne montre pas ta vulnérabilité, etc. Ces demandes contradictoires opèrent une pression extraordinaire sur nous, car nous ne pouvons les satisfaire sans renier ce que nous sommes.
Les enfants et adolescents en sont les premières victimes. Puis nous adultes, dans nos maladies chroniques, notre anxiété, notre mal-être, nos crises existentielles.
Mon invitation est donc de simplement « voir » cette matrice invisible, car c’est elle qui nous rend hypersensible, en tout cas pour toute la souffrance que ça génère en nous. Pour tout le positif de l’hypersensibilité, on le garde !!
Manifestations de l’hypersensibilité
- Se sentir facilement débordé par ses émotions
- Ressentir régulièrement une insécurité, une anxiété, des angoisses
- Avoir l’impression d’être inadapté, instable par rapport aux autres
- Se sentir en quête d’intensité, sans pouvoir mettre de clarté sur ce besoin
- Être habité de questions : pourquoi, pourquoi, pourquoi …
- Perdre facilement confiance, et avoir en même temps de grandes montées d’envie et de joies
L’hypersensibilité à l’instant T
L’hypersensibilité se manifeste par un état qui nous rend difficile la vie quotidienne : peurs, angoisses, émotions débordantes, frustrations, et parfois aussi un grand sentiment d’impuissance. Parfois elle s’associe aussi à une maladie chronique, des addictions ou des symptômes mentaux (bipolarité, dépression).
C’est un état de particulière sensibilité, qui peut nous rendre difficile des choses qui semblent a priori évidentes : l’adaptation, la relation à l’autre, le projet, le travail, l’intégration sociétale.
Sur cette page, je ne vais pas dans le détail du pourquoi de l’hypersensibilité, vous pouvez le retrouver ici.
Mais on peut le résumer ainsi : l’hypersensibilité est un symptôme d’hyper-contrôle, des émotions, de la conscience et du flux d’énergie intérieur.
Les hypersensibles n’ont pas de problème. Mais l’énergie doit circuler. Quand elle circule (émotions, flux vitale, envie), l’hypersensible se sent enfin vivant. Quand elle ne circule, il se sent éteint et anxieux.
Pour autoriser l’énergie à circuler, l’hypersensible doit libérer le contrôle qui s’exerce malgré lui sur son énergie vitale, ses ressentis et ses envies. Ce contrôle est celui de son mental, de son égo, lui-même porteur des injonctions et croyances sociétales, bien malgré lui.
Nous n’avons aucune idée de jusqu’où cette imbibition peut aller; mais nous la réalisons à chaque crise que nous vivons. Car il y a alors toujours en arrière plan une « oppression » (croyance, injonction) sociétale qui s’exerce. Et à chaque fois que nous la conscientisons, un soulagement et une libération indescriptibles nous saisissent alors…
Car ce que nous ressentons, après tout, et malgré tout, était vrai.
Pourquoi l’hypersensibilité ?
Ce que nous percevons de nous est très peu par rapport à ce qu’il y a vraiment en nous. Le contrôle s’exerçant sur notre flux intérieur (énergie, émotions, perceptions), me paraît inédit à l’échelle de notre histoire humaine. Nous avons gagné la sécurité mais à quel prix ? Et nous pouvons observer ce prix à travers le mal-être ambiant qui s’étale sous nos yeux sans que l’ADN sociétal soit par ailleurs questionné : maladies chroniques et auto-immunes, anxiété, phobies scolaires, dépression, maladies mentales, addictions… ou tout simplement la violence qui s’exerce sur l’autre (homme vs femme, ado vs autres ados, adulte vs enfant, humains vs animaux/nature, etc).
Ce qui nous rend malade, tant sur le plan mental que physique, c’est tout le jugement et l’injonction inconscients qui opèrent sur nos ressentis depuis que nous sommes enfants : tout est sous contrôle ou tout doit être sous contrôle. Car fondamentalement, il semblerait que nous ayons quelque chose à maitriser, à cacher. Que nous ne puissions nous autoriser simplement à être. Que notre vulnérabilité, nos envies, nos impulsions, nos états d’âme ne soient pas ok pour notre environnement. Bref, que nous devions les contrôler.
En empêchant l’énergie de circuler, nous générons l’inverse de ce à quoi nous aspirons : les émotions ne sont pas libérées, nous ne sommes pas guidés par nos envies, nous n’accordons pas crédit à nos perceptions et nous ne nous sentons pas reliés. Aux autres, et encore moins à plus grand.
L’humain, ce n’est pas ça. L’humain est énergie. Et l’énergie doit circuler.
Se dissocier de la matrice
Notre société nous apporte des bienfaits matériels concrets (assistance sociale, enseignement gratuit, revenu minimum, couverture sociale) mais l’essentiel lui échappe. La présence, la bienveillance, l’accueil, l’amour, le sens sont apportés non par un système étatique mais par une philosophie communautaire extrêmement sophistiquée que nous retrouvons chez les peuples premiers (voir le livre Sagesses d’ailleurs pour vivre aujourd’hui qui est un énorme choc pour notre égo occidental…). Que reste t-il de cette philosophie communautaire dans nos sociétés ? De la responsabilité collective quand un individu faillit ? De l’accueil des émotions de l’enfant quand il en a besoin ? Du besoin d’interactions intenses et bienveillantes de l’adolescent ? Du besoin humain d’être touché ?
Si la communauté est défaillante dans cet apport, ou si plutôt notre inconscient collectif nous a laissé entendre que l’Etat prenait en charge ce qui nous étaient nécessaire, cela signifie que nous avons abandonné notre pouvoir à l’extérieur. Notre philosophie communautaire a été abandonnée progressivement depuis 2 000 ans, et nous essayons désespérément de nous adapter à ce qui nous est proposé par l’Etat.
L’hypersensibilité est un besoin existentiel humain qui n’est pas entendu à l’échelle personnelle, et qui, à l’échelle sociétale, est vécu comme une fragilité, une insuffisance, une inadaptation.
Pourtant, ce besoin est légitime, humain, et spécifique à chacun. Ce que Chogyam Trungpa, qui a amené le bouddhisme en occident, appelle la perfection originelle.
Notre société est obsédée par la faute, la défaillance, et raconte l’histoire d’un humain qui n’a rien à voir avec ce qu’est un vrai humain (nos enfants, petits, en sont encore à l’image).
Notre société est obsédée par des besoins non-essentiels à l’humain (matériel, confort, savoir, statut, image) et ne répond en rien à nos besoins essentiels (simples).
J’exagère ? Hmm. Vu de l’extérieur, par un africain par exemple, beaucoup de nos évidences paraissent complètement ahurissantes.
Croire que laisser un bébé de 3 mois à un étranger pendant ses 3 premières années tous les jours de la semaine est ok.
Croire que débarquer un enfant de 3 ans dans une classe avec 25 gamins du même âge et 2 adultes qu’il ne connaît pas est ok.
Croire que demander à des enfants de rester 8h par jour assis sur une chaise à écouter quelqu’un est ok.
Croire que parquer des ados ensemble dans une cour suffit à les rendre heureux et épanouis (est-ce seulement la question ?).
Nous sommes déjà parfaits. Nos enfants sont parfaits. La question, ce n’est pas eux et ce qu’il y a à l’intérieur, mais ce qui nous est demandé d’être et qui ne correspond pas à ce qu’est un humain.
Ne pas l’entendre nous plonge dans une fébrilité intérieure et une insécurité extraordinaires.
L’intérêt de la tension intérieure
L’intérêt de la tension intérieure quand elle est là, et c’est le cas des hypersensibles chez lesquels tout affleure, c’est que nous sommes poussés à bouger. La tension intérieure est suffisamment inconfortable pour nous mener à chercher au delà de ce que l’on sait.
En enquêtant sur nous et ce que ça dit à l’intérieur, nous libérons la tension, et nous générons un mouvement. Le mouvement intérieur est une libération d’énergie (émotionnelle, mais pas que) associée à une prise de conscience sur soi (et donc sur l’extérieur, aussi).
A chaque mouvement, quelque chose de définitif se libère. Le processus fonctionne ainsi par boucle, en spirale (et oui, c’est mon logo !). Il ne s’arrête jamais. Mais il va de plus en plus au centre. Donc ce n’est pas une boucle sans fin. C’est une spirale 🙂
Seul le mouvement intérieur peut produire une transformation extérieure durable (relations, travail, amour, famille). L’action mécanique telle qu’on nous l’a enseignée (objectif, action, stratégie) n’a pas grand pouvoir, ou en tout cas, elle n’a de pouvoir qu’en résultant du mouvement intérieur, non en le remplaçant (Lire Le vide, le mental et la résolution).
Se connecter à soi
Pour entendre ce que nous dit notre intérieur, la voie est de se connecter à soi.
Quand on commence à se connecter à soi, une magie opère. Nous laissons de l’espace à ce qui est déjà là à l’intérieur, mais jusque là contrôlé. L’ouverture permet de libérer l’intérieur et de l’apaiser. L’extérieur autour de nous se modifie progressivement. Un peu plus lentement que le mouvement intérieur. Mais c’est de bonne guerre…
Pour cette connexion à soi, pour les cocottes minutes que nous sommes, nous avons besoin, avant de nous asseoir, d’une aide essentielle : la présence. Celle de l’autre.
La force de la présence
La présence, c’est l’accueil, l’attention d’une personne ou de plusieurs, son non-jugement, sa bienveillance, et sa capacité à accueillir les émotions de l’autre. La présence autorise le flux intérieur en nous. Elle offre un « contenant » comme l’explique Habib Sadeghi dans Detox émotionnelle dont nous avons besoin pour « libérer ». C’est ce que nous expérimentons avec un thérapeute, un coach, parfois un ami proche, et c’est ce qui rend les stages collectifs impactants.
En individuel comme en collectif, au delà de l’effet extraordinaire de l’accueil, il y a aussi l’effet énergétique. Une énergie circule entre les êtres, et une démarche de vérité intérieure, de libération génère une énergie collective en ce sens hyper puissante.
Il y a en clair une magie dans la présence qui est bien au delà de ce que nous pouvons comprendre avec notre petit conscient. On ne peut que l’expérimenter et en constater les effets.
Créer la présence à soi
Pour générer progressivement une capacité de présence à soi, c’est à dire la capacité à accueillir soi-même ses émotions, à observer ses croyances, à comprendre ce qui se joue en chaque expérience, nous avons besoin d’un espace pour cela… et de notre corps.
La pratique méditative et énergétique créé cette espace en passant par le corps. On n’a pas trouvé mieux depuis 2 500 ans ! Quelle pratique ? Peu importe ! Tantra, méditation, yoga, mantras, sophrologie, danse, etc.
La seule vigilance à avoir est de ne pas laisser une pratique s’installer en contrôle. Ainsi chercher le calme mental à tout prix pour ne pas ressentir 🙂 La pratique méditative et énergétique est une occasion, pour nous occidentaux, de plonger dans nos émotions, nos ressentis, car c’est ce que nous contrôlons le plus. Ensuite, le calme et la conscience peuvent s’installer.