Texte pour Laurent R.
Dans ce lieu, ce que tu es est pleinement accueilli. Tu sais que tu as du mental, qu’il va bouriner un peu, te raconter des histoires, te mettre en posture vis à vis des autres, mais c’est ok parce que quand tu viens, tu n’es pas dupe de ton mental.
Tu viens en humilité, car tu veux te rapprocher de ton cœur, de ton âme. Tu sais que tout ce que te racontera ta tête est a priori bullshit, et c’est de bonne guerre, mais tu ne veux plus accorder ton monde en fonction de cette partie là. Elle n’a de toi que l’espace. Elle n’a rien de ton identité.
Tu sais aussi que tu as des besoins humains qui ne sont pas ceux que la société te décrit. Et qu’ils ont besoin d’être urgemment nourris, sinon ta misère existentielle continuera éternellement.
Ces besoins, ce sont :
Que ta douleur soit écoutée, et qu’on t’aide à aller au point sensible, non pas tel que ton mental le voit et le diagnostique avec sa volonté de maitrise, mais tel que ça est. En vrai.
De te sentir aimé pour ce que tu es, avec ton fond de prince qui rayonne en toi, mais aussi avec ta vulnérabilité, ton mental, ta carapace qui font partie de ton humanité. De tout ce que tu as pris enfant et adolescent, et qui t’a, toi comme moi ou les autres, écarté de ce que tu es vraiment, pour adopter des identités, et des fébrilité qui ne sont que des vernis sur ton vrai toi.
De te sentir inclus : pour une fois, pour une seule fois, ne pas te sentir en représentation, en posture, en méfiance, en demande, sentir juste que l’autre et toi, c’est la même chose, et que donc tu n’as même pas besoin de lui demander, ou d’obtenir. C’est déjà là, en toi, car vous n’êtes qu’un seul cœur. Comme avec tes enfants. Comme quand tu joues de la musique avec d’autres. Comme quand peut être tu fais l’amour. Et s’il faut un cadre très particulier pour accéder à cette simplicité d’être ensemble, tu le prends, car tu sais que tout ça prend du temps, et que à force de créer le cadre pour ressentir ce seul choeur/coeur, petit à petit, quelque chose de l’ordre de la confiance et de l’unité s’installera en nous.
De te sentir vibrer, sentir que l’énergie circule en toi, qu’il y a une force créatrice en toi qui te pousse à écrire, à exprimer, à dire, à clamer, à danser peut être, et que tu peux le vivre seul ou avec les autres. Il ne s’agit même pas de partager. Il n’y a rien à partager puisque nous sommes déjà un. Nos cellules vibrent déjà dans le même espace, elles sont déjà en résonnance, en écho, c’est ainsi. L’autre et moi, c’est la même chose. Et c’est déjà la même chose depuis toujours… c’est ce qui rend les choses si douloureuses jusque là.
De silence et de calme, d’un espace de beauté autour de toi, te sentir bercé par la nature, entouré, aimé, et voir cette abondance qui t’est donnée, de couleurs, de lumières, de douceur, de vie, et qui ne nous a jamais été enlevée. C’est juste qu’on a regardé ailleurs pendant longtemps, croyant devoir chopper l’abondance à un autre endroit, un autre endroit qui nous rend malheureux, et quand on est hypersensible, impuissant, parce que ça marche même pas.
De te sentir relié à plus haut, sentir que tu es guidé, que tu fais un aussi avec le haut, dans ta droiture, dans ton dos bien calé, dans ta colonne verticale, et sentir ce courant qui passe par le haut et descend en toi. Sentir que tu fais partie de cela, et que tu peux te relier à cet endroit à chaque instant, quand l’environnement devient moins propice, quand tes besoins essentiels d’humain sont un peu ballotés. Sentir que tu n’es pas seul, que en réalité, tu ne l’as probablement jamais été, et pouvoir ressentir cet énergie d’en haut descendre en toi à chaque fois que tu le demandes. Sentir alors que tout ce qui passe en toi est accueilli par ce champ, et qu’il est plein d’amour. Et oui, il est là, mais tu dois décider d’apprendre à t’y connecter. Et alors, tu le ressentiras physiquement.
Quoi d’autre ?
Faire de la musique avec les autres
S’absorber dans des tâches utiles, manuelles, dans la nature, qui font sens
Être en projet seul ou avec d’autres…
Tout ça 🙂
Voilà