Au cours du cercle de conscience de la dernière journée sensible, nous avons touché des parts inconscientes que l’énergie Kundalini a tenté de pousser hors de nous. Certaines ont résisté. D’autres non. Cet article est un decryptage sur ces parts.
Nous avons touché d’abord des parts inconscientes qui sont sorti avec la Kundalini : l’un a contacté un animal gardien, sauvage sans doute, mais présent pour l’inviter à protéger son intégrité face aux autres. L’autre a touché la douleur de l’incarnation. Intense tristesse difficile à cerner sur le coup, mais qui en se libérant, donne une vision d’un autre déploiement possible sur terre. Pour moi une extase du corps en fin de soin, après une montée très animale, ça m’étais pas arrivée depuis longtemps. Voilà à peu près ce qui s’est donné sur cette journée expérimentale (et je remercie mes partenaires d’expérimentation Isabelle, Gwennaelle et Nicolas). Mais nous avons rencontré d’autres parts inconscientes.
Les parts gardiennes
Dans le cercle, nous touchons aussi les parts gardiennes. Celles qui ne veulent pas. Celles qui résistent.
Quand on est en soin Kundalini, sans paroles, on ne voit pas les parts qui résistent. On ne peut pas les toucher. Elles sont là puisqu’elles détournent Kundalini du canal central, là où est le nœud affleurant qui a besoin de se libérer. Elle passe alors ailleurs dans le corps, en évitant la densité du nœud. Quand on passe par la parole, en revanche, qu’on parle en vérité (qu’on essaye), quand on veut ressentir, on peut alors découvrir la part gardienne qui résiste. Celle-ci ne veut pas (trop) ressentir, pas trop voire pas du tout aller là, et elle va tenter de faire diversion, souvent en parlant beaucoup, ou en tout cas en refusant de ressentir pleinement. Bref, elle tente de garder le contrôle.
Elles sont passionnantes. Les parts résistantes sont beaucoup plus intéressantes finalement, ou en tout cas tout aussi dignes d’intérêt, que l’énergie pure ou même que la vérité. Elles font parties de nous, de notre passé, de notre histoire, de nos blessures. L’énergie, la vérité, l’amour ne bloquent pas. Ils sont déjà là. S’ils ne nous sont pas accessibles, c’est que d’autres parts opèrent par dessus. Avec leur énergie. Et elles ont besoin d’être entendues. C’est elles, finalement, le sujet. Pas ce qui nous est naturel et inaccessible.
J’entends leur message parfois quand elles bloquent la guérison. Une part veut être reconnue d’abord. Une autre exige justice avant de guérir. Une autre veut punir les autres d’abord quitte à se punir soi-même, une part refuse de bouger tant que quelqu’un, Dieu, la vie, n’aura pas reconnu sa souffrance avant… Et elles sont toutes légitimes. Toutes entendables. Et elles ont toutes besoin de présence et de compréhension.
Nous seuls
Mais, nous sommes les seuls à pour voir faire ce travail. On peut demander de l’aide pour les rencontrer. Mais Je suis la seule personne à pouvoir accueillir mes parts inconscientes, blessées, réactives, gardiennes, connes, saboteuses, procrastineuses, etc. C’est de mon regard qu’elles ont besoin. Pas d’une validation extérieure. C’est moi la maman.
Nous sommes les seules à pouvoir nous donner ce que nous réclamons obstinément à l’extérieur, aux autres, à la vie. C’est peut être rageant mais c’est ainsi. Dans un sens, c’est chouette aussi car ça nous donne le pouvoir de le faire, donc de guérir. De prendre la responsabilité de cette présence, de cette exploration puisque c’est possible. Mais en tout cas nous avons le choix.
Alors est-ce facile ? Que nenni.
C’est que souvent, comme elles nous emmerdent, comme elles nous sabotent, comme elles nous empêchent de faire ce qu’on a officiellement décidé (projet, relation, vie), comme elles nous font réagir connement, ou comme elles nous font compulser, on est pas très contents après elles. On veut donc s’en débarrasser. Mais déjà, la posture nous met dedans, on est grillé. Vouloir s’en débarrasser signe déjà une lutte. Et l’énergie gagnera toujours. Dans la durée La part gardienne refoulée restera là, tapie dans l’ombre, attendons son prochain déclencheur. L’énergie reviendra. La guérison attendra.
Le millefeuille intérieur
De fait, il y a comme un millefeuille là dedans : la part exacte, au fond (Je suis), avec par dessus la part blessée dans l’enfance, celle qui a morflé et garder l’empreinte, puis par dessus la part gardienne réactive et protectrice qui eut résister, et encore par dessus encore, notre éventuel jugement contre cette part qui nous a aidé à survivre, pourtant.
Le travail commence par voir la part gardienne. La reconnaître. L’accepter. Puis parler.
Le cercle guidé est une bonne façon d’opérer cette exploration. Car la boucle d’énergie et de conscience entre nous facilitent une travail difficile quand on est seul. Le travail en binôme aussi. Bref la présence aide.
J’en ai détecté deux dernièrement personnellement, qui se sont manifestées avec deux personnes.
La part qui me fait arriver en retard
Celle qui me fait fait arriver systématiquement en retard avec certains amis, les plus gentils souvent. Comme si une part de moi était stimulée par une part en eux qui ne se respectent pas assez, ou bien trop gentille. Enfin les deux. Celle qui fait passer l’amour avant Je suis. J’ai la même d’ailleurs.
Comme si une part en moi ne pouvait pas s’empêcher de gratter un peu parce qu’ils sont cools et qu’ils m’aimeront quand même. Je n’ai pas encore parfaitement exploré cette part. Ca parle d’un effet miroir de respect de soi, et de besoin de valider l’amour : même si je suis en retard tu m’aimes encore dit ? Tu m’aimes comme je suis, avec mes défauts ? Elle teste. Serais-je toujours aimé(e) si je tire sur la corde, si je ne suis pas parfaite ?
Quand l’autre commence à s’agacer, il nous remet dans nos bottes. Il n’est pas un distributeur automatique d’amour. Il n’est pas là pour compenser mes parts souffrantes. Il est Je suis et a besoin d’être respecté. C’est un soulagement. Légère culpabilité, reconnaissance des faits, et puis ce ressenti d’un déplacement en moi. Son Je suis qui s’affirme me demande de revenir dans le mien. Et franchement, c’est pas désagréable. Reconnaître qu’on déconne, et prendre la décision de ne plus déconner. Je suis. C’est peut être ça, l’expérience. Faite pour passer de nos parts souffrantes et compensatrices à Je suis / Je suis. Les yeux dans les yeux. Accepter toutes nos parts, bien sûr, mais du haut de celle qui se respecte et qui ose dire non, pas comme ça. Voici ma limite. L’entends-tu ?
La part en manque de présence
La deuxième part que j’ai vue dernièrement chez moi, c’est la part en manque de présence. Elle se manifeste quand il y a une attente de présence non nourrie. C’est le sujet de toute ma vie, maintes fois rencontré, maintes fois pleuré, et du coup, à force, plus sporadique du coup. Mais là il s’est réveillé au gré d’un déclencheur. Les quelques reliquats d’énergie vont soudain cristalliser au détour d’un déclencheur bienvenu. Pourquoi celui-là et pas un autre ? C’est toujours mystérieux, les déclencheurs. Mais ils sont souvent hypersensibles / kundaliniques. Energétiques. Ce qui les fait répondre malgré eux à l’appel de notre âme qui leur demande de nous servir l’expérience exacte qui permettra de se débarrasser d’une nouvelle couche de ce qui n’est pas Je suis.
Donc j’ai été déclenchée sur le manque de présence, d’abord subtilement, ressentant un manque léger avec mon déclencheur, mais sans m’en formaliser. Et puis soudain l’énergie a bondi, j’étais dans le manque total. Très confrontant émotionnellement. Mais opérant, l’énergie s’est libérée en 2 jours. Cependant, j’ai pu voir en même temps la part « gardienne » qui pour moi est une part non de protection mais de compensation. Quand l’attente de présence émerge, déjà en dépendance de ce qui ne pourra pas la satisfaire, la part compensatrice prend les rênes. Elle tente d’être nourrie, vainement, de façon compulsive : tentative de connexion énergétique, émotionnelle, voire tantrique, demande d’une intimité qui n’est pas possible puisque la demande s’inscrit dans le besoin, la compensation. C’est de bonne guerre. La vraie mission, là, derrière, c’est de reconnaître cette part blessée par le manque de présence dans l’enfance, cette douleur là. Moi seule peut le faire. Quelle que soit ma méthode ou ma façon d’y arriver.
Cette expérience m’a fait pensé au sentiment amoureux et à sa difficulté.
On tombe amoureux de l’Être de l’autre car c’est ce que l’on perçoit sous le personnage. On ne voit même que ça. L’aspiration à la connexion de l’être nous plonge en demande, dans la part blessée, en manque de connexion, d’amour. Bref, l’élan existentiel « amoureux » nous connecte à la coupure fondamental avec l’amour. Et bang, grosse souffrance.
La coupure avec l’amour, c’est la coupure avec Dieu. C’est un gros chagrin que nous devons traverser pour redécouvrir qu’il n’y a jamais eu de coupure. Mais il faut la revivre, cette blessure. Il le faut. Pour la libérer. Notre vie nous sert les expériences sur un plateau. Le soin Kundalini je trouve est quand même top pour ça. Aussi sans doute les plantes sacrées, ou la respiration holotropique…
Avons-nous conscience de l’expérience ?
Nous restons dans cette civilisation très focus sur la dualité entre nous et l’autre. L’agresseur/l’agressé. Nous sommes victime. L’autre est méchant. Voilà. Je me fais respecter. Ah damn nom de dieu.
Mais j’observe que nous activons l’autre à sa demande. J’attire l’expérience que ma part blessée recherche pour être décristallisée. Pour se libérer.
L’autre est téléguidé par notre énergie pour nous actionner. D’ailleurs une fois la chose libérée, si cela se fait, l’expérience s’arrête d’emblée. Il n’y a plus de lien énergétique en ce sens. L’expérience se clôture.
Remercions nous celui qui nous a « offensé » pour ce qu’il a pu faire ressortir de nous et qui a pu cramer à la lumière de notre conscience ? Ou nous identifions nous encore à la part gardienne indignée et réactive, sûre de son bon droit, jusqu’au prochain déclencheur qui arrivera encore, immanquablement, pour nous remettre dans le jus ?
Bref, prenons nous l’expérience pour ce qu’elle est vraiment, une façon de libérer et grandir vers plus de soi et derrière, plus de manifestation puisque la vibration s’éclaircit ?
Ou restons-nous identifié, avec un méchant et un gentil, confortable mais non guérisseur ?
J’avoue, seul, c’est compliqué d’être dans cette présence et ce recul. Nous avons besoin d’un cadre et d’un groupe pour cela. C’est ce que je ressens là. Nous avons besoin d’espaces pour cela. Dans la même démarche de perspective, d’honnêteté, d’abandon aussi…
Et puis, finalement, pris comme ça, c’est plus marrant que subir la vie sans en tirer d’enseignements.
Il est dit que la vie est comme une pièce de théâtre. Quand nous nous retrouvons en coulisse, après, on se prend tous dans les bras et on se félicite : ben put***, tu m’en as fait voir ! Mais merci pour ça et ce que ça a bougé en moi.