Dans cet article, un petit agacement, et aussi quelques explications sur le pourquoi du comment : pourquoi je vous invite avec tant d’enthousiasme à pratiquer avec moi (Libérer l’énergie & se connecter à soi).
Je sais que vous avez essayé la méditation ou le yoga et que ça a été pénible pour vous. Et que vous culpabilisez (un peu) de ne pas y arriver mieux. Je ne vais pas vous en rajouter une couche. Au contraire, je vais vous déculpabiliser.
Allons-y.
Pourquoi une pratique méditative et énergétique régulière ?
Notre objectif étant de nous rapprocher de nous et de transformer nos vie, on ne peut entamer un travail de libération émotionnelle et de conscience sans créer un espace de connexion à soi quotidien. CQFD. Si cet espace n’existe pas, vous pouvez toujours courir pour faire l’expérience de vous dans la durée, pour mettre de la conscience sur ce que vous vivez et pour créer votre monde, tout simplement. Ca ne marche pas. Ou mal. Ca marche là où l’enjeu est moyen, mais là où ça frotte puissamment pour nous, sans pratique, pas de perspective. Ou alors si, si vous m’achetez un coaching toutes les semaines pour le reste de votre vie, mais sérieusement, vous ne voulez pas ça et moi non plus 😉
Réalisée quotidiennement, la pratique libère nos canaux énergétiques, donc les émotions circulent, la conscience donc monte et la vibration de l’intention fait bouger les choses à l’extérieur. C’est prometteur. Et c’est vrai. Et ça n’a pas à être pénible, ça c’est le scoop.
Oui bien sûr, une pratique régulière ne se met pas en place instantanément. Elle se teste, elle se goûte, elle s’arrête. On sent alors le manque. On reprend. On ritualise. Certaines pratiques nous font décoller, d’autres font pschitt. Bon, tout se teste. Tout se goute. Mais clairement, une vie sans pratique et avec pratique n’a pas la même saveur. Il faut juste accepter le temps de son installation et de son expérimentation. Quand les bienfaits ont été expérimentés, la motivation devient plus évidente, et elle devient une nécessité. Quand on est dans la nécessité, pas grand chose ne résiste.
Si je résume :
- Nous ne pouvons accéder pleinement à une conscience et à une libération de nos émotions que par une pratique régulière.
- L’accès à un espace de connexion à soi, chaque jour, quel qu’en soit l’inconfort (surtout au début) est la clé. Mais c’est pas pressé non plus. Elle s’installe progressivement dans nos vies.
- Elle donne un résultat éblouissant pratiquée matin et soir, mais il y a le temps. Et on en ressent les bienfaits bien avant cette mise en place.
- La connexion à soi ne doit pas être axée sur l’apaisement du mental mais sur l’accueil de ce qui est là. D’où la nécessité du travail corporel pour permettre la libération énergétique par l’émotion. La conscience vient par la libération énergétique.
- Dans notre société, la méditation ne suffit pas. Nous devons aussi passer par le corps, la respiration (pratiques énergétiques). Des personnes peuvent méditer 30 ans et “s’inventer” un apaisement qui n’est que simulation et donc contrôle, encore.
- Vous seul savez, en expérimentant, ce qui fonctionne pour vous, ce qui vous fait vous sentir mieux.
Pourquoi c’est galère de méditer ?
La méditation est une source de souffrance et de difficulté pour la plupart des occidentaux. C’est normal. On demande à des occidentaux de faire taire le mental et d’accéder au vide, alors que celui-ci est dévoré par l’énergie des émotions que nous refoulons depuis l’adolescence. Le corps occidental est fébrile, ses pensées sont omniprésentes, la résistance aux émotions opère malgré lui. Bref, c’est possiblement l’enfer. Pour les personnes qui contrôlent, c’est plus accessible. Mais on se retrouve alors avec des méditants qui n’ont d’apaisés que l’image et qui continuent à être dévorés intérieurement, bien au fond, par tout ce qu’ils continuent à contrôler si bien. Au mieux, le dévorement se voit, au pire, même il est sous contrôle. A quoi bon méditer si c’est pour contrôler ?
Cette injonction de la méditation sans prendre en compte le « terrain » me fait penser à toutes ces solutions plaquées qui, au lieu de s’appuyer sur la réalité de la situation, plaquent une solution idéale sur un terrain supposé qui n’existe pas. On peut y voir un parallèle avec ce fantasme du zéro microbes et toute la panoplie déployée pour éradiquer les pauvres bestioles, sans jamais interroger l’état du terrain, en l’espèce, l’humain concerné par le microbe. Vous l’avez compris, entre Pasteur et Béchamp, c’est Béchamp que je choisis (et Pasteur aussi finalement, malheureusement son « Béchamp avait raison » s’est perdu dans le brouhaha de ses certitudes passées).
Cette méditation impossible génère beaucoup de culpabilité et d’injonctions. Car si on ne remet pas en cause la pertinence de l’outil (vu que « les autres » ont l’air d’y arriver), c’est forcément celui qui n’y arrive pas qui porte la responsabilité de la défaillance. Combien de fois ai-je entendu : « j’ai essayé mais je n’y arrive pas » avec cet air contrit de l’enfant pris en faute ? J’avoue, j’aime bien voir la culpabilité s’inscrire sur le front des gens, car je sais qu’on va pouvoir lui rentrer dedans et qu’ensuite un profond soulagement va s’y inscrire à son tour (quoi ? tout est donc normal ?!), et c’est toujours très excitant de savourer le processus par avance… Bon je m’égare.
Donc oui , la méditation impossible ou douloureuse, c’est normal. La première raison étant que si on le vit comme ça, c’est bien qu’il y a une raison, donc c’est normal. A priori. Si on aime les certitudes (c’est l’instinct de l’humain quand il vit dans la peur), on va se contenter de penser qu’on a un problème. Si on recherche la vérité, on questionne l’outil et le terrain. Chez la plupart d’entre nous, ressentir l’ancrage tout en observant les pensées ne fonctionne pas. On n’observe pas, on est dedans. Le corps est inconfortable, fébrile. On sent un poids dans le plexus, un resserrement dans la gorge. La résistance à ce qui est en nous fait son oeuvre. C’est inconscient, mais c’est ainsi. Si nous ne pouvons pas rester 1h à méditer, si méditer est pénible, c’est qu’il y a autre chose à faire avant. Nous avons besoin d’une aide un peu plus mastoc pour nous autoriser à ressentir et pour débloquer le corps et laisser l’énergie circuler.
C’est là qu’interviennent les méditations actives, les respirations, et le yoga Kundalini. Passer par le corps est plus ou moins incontournable pour un occidental. C’est comme ça. Le corps c’est nous. Si nous contrôlons, le corps contrôle. Si on veut décontrôler, il faut apprendre au corps à décontrôler. CQFD.
C’est là aussi qu’intervient la nécessité d’avoir décidé que c’était ok d’avoir des émotions. Car si cette autorisation n’est pas enclenchée, validée en conscience, que se passe t-il quand l’émotion advient ? Même si le corps est travaillé, l’esprit dira non. Donc le corps et la conscience doivent dire oui.
J’ai aussi fait l’expérience du travail énergétique avec le tantra. Ben même constat.
Pourquoi c’est galère de tantriser ?
Pardonnez ce titre, mais c’est vrai. Le tantra est une pratique énergétique géniale qui permet de faire circuler l’énergie dans le corps et de se connecter à soi par l’autre (et à plus grand que soi si on ose). Elle s’appuie sur l’énergie vitale, l’énergie sexuelle. Soit. Mais mes expériences passées, assez courtes j’avoue, m’ont fait rencontrer le même travers. Rebelote, on balance l’outil sans regarder le terrain. J’ai fait deux stages de tantra, même perception. On invite les participants à réaliser des pratiques basées sur la circulation d’énergie, alors qu’ils sont occidentaux et que l’énergie, clairement, est bloquée, et nécessite autre chose qu’un chakra breathing pour pointer son nez. Déjà elle nécessite une autorisation. Suis-je ok pour sortir la tristesse, la colère, le désespoir, la culpabilité qui sont là ? Sans jugement ? Nous passons notre vie à refouler l’énergie des émotions, des intuitions et l’énergie sexuelle. Comment peut-on instantanément et soudain ressentir cette énergie alors que nous exerçons un contrôle permanent et inconscient sur elle ? Bref, j’allais écrire déception, mais non. Plus que ça !!
Sur le dernier stage que j’ai réalisé, certaines personnes, des hommes souvent, passaient de stage en stage depuis plusieurs années, réalisaient les exercices, admiraient les animateurs ressentir toute cette chouette énergie, mais eux restaient contractés et tristes. L’énergie en fait, ils ne la ressentaient apparemment pas, mais le plus étrange est qu’ils ne réclamaient rien, ne changeaient rien. J’ai enquêté un peu : « Ah oui mais moi, j’ai un blocage, je ne sens rien. Mais je m’accroche. Je continue, ça fait 4 ans ». Bloquer la circulation naturelle de l’énergie, ça demande beaucoup d’énergie. « Je suis bloqué » ne veut rien dire. La question est : pourquoi mets-tu autant d’énergie à bloquer ? Car si tu la mets, c’est qu’il y a une raison. Et c’est celle-là qui nous intéresse. La peur d’être vulnérable, dépassé, pas accueilli, etc. Mais la question n’a jamais été posée. A quoi résistes-tu vraiment ? Mais non, il faut sentir. Et si tu ne sens pas, ben t’es bloqué.
Sur ce stage, j’ai constaté aussi que de nombreux autres participants faisaient semblant. De bonne foi. Un participant m’a expliqué (et j’ai halluciné) : « oui mais il faut faire semblant d’abord, et c’est comme ça que ça viendra, peut être ». Imaginez le tableau sur les pratiques chamaniques/tantriques avec la moitié de la salle qui fait semblant… C’est pas beau.
J’aurais aimé que les animateurs posent une seule fois la question aux participants : qui ressent de l’énergie ? La question n’a jamais été posée. Alors que le sujet du stage sur 5 jours, c’était ça. Et c’est le principe du tantra. A vrai dire, c’est logique qu’elle n’ait pas été posée : poser la question, c’est envisager que la pratique telle qu’elle est proposée puisse ne pas être suffisante, qu’il y ait autre chose à faire avant. Donc sortir du confort d’un stage rôdé et animé de la même façon que les autres stages, ceux auxquels les animateurs ont eux-mêmes participé précédemment avant de proposer le leur. Poser la question, ce serait se mettre au service des personnes qui payent, quel que soit le moyen : « Que recherches-tu et comment puis-je t’y aider ? » au lieu de : « Regarde-moi comme je suis traversé(e) par toute cette belle énergie, fais comme moi ». Poser la question, ce serait risqué d’entendre finalement : « j’ai besoin de dire ce qui est là en moi, triste, frustré, honteux, en colère, désespéré, et qui veut accueillir tout ça ? ».
Bref.
Ce dont on a besoin
Il est impossible de prendre plaisir au focus en soi quand on a passé un temps infini à contrôler l’énergie des émotions en soi. Nos pensées, nos émotions, notre corps ne sont pas (encore) prêts pour ça. Parfois il leur faut peu, mais il leur faut ce dont ils ont besoin. Donc voici quelques clés, subjectives, qui m’appartiennent, et dont vous ferez ce que vous voulez.
Pour la pratique méditative
Le but n’est pas l’apaisement
Le but n’est pas de trouver l’apaisement mais de trouver ce qui est là. Inconfort, fébrilité, colère, tristesse, peur, ennui, on est ok et on plonge dans cette émotion. C’est ça que nous avons à faire d’abord. Et la première raison en est que le plongeon libère l’émotion. Oui on a peur de l’émotion, j’en parle juste après. Mais le principe, c’est le plongeon.
Je l’ai comparé avec une cliente dernièrement (si belle quand elle est émue…) au fait de se promener sur le bord d’un ravin en ayant le vertige, et c’est horrible, et le fait de faire du parapente dans le ravin. C’est flippant d’y penser avant, mais le plongeon en fait est excitant quand on y est. Le statu quo au bord de la falaise, c’est ça l’horreur.
Plonger, c’est mettre toute son attention sur le ressenti, corporellement, d’abord. C’est respirer dedans. C’est y mettre son attention car l’attention, c’est la conscience. Et la conscience dirige l’énergie. Elle lui permet de se libérer. C’est un beau programme en fait 🙂
Désamorcer le contrôle pour libérer
Si on ressent une agitation, une anxiété ou une fébrilité, et que nous n’arrivons pas à plonger dans l’émotion, c’est que nous contrôlons. Et c’est ok. C’est de bonne guerre. Nous ne sommes pas nés dans une civilisation qui permet l’inverse. Nous avons donc besoin de passer d’abord par un autre outil. Car la méditation n’est pas très adaptée pour lâcher le contrôle. Pas s’il est puissant.
Pour libérer les émotions, la présence (par du coaching, de la thérapie) est une voie essentielle. On arrive à lâcher en présence de l’autre ce que l’on est incapable de lâcher seul. Il suffit de trouver la bonne personne, la bonne écoute, celle qui nous convient. Celle qui amène l’autorisation en nous. Et pour la trouver… il faut la chercher.
Le travail énergétique est un bon complément : le yoga Kundalini, les respirations et breathworks, les soins énergétiques. Etc. Bref, libérer d’abord pour apaiser la cocotte-minute !
Les pratiques méditatives actives
Elles permettent de vivre la connexion à soi sans passer par le stress du vide et du comblement mental. Les méditations du cœur ou ou la méditation Tonglen sont, je trouve, hyper adaptées à nous car elles ne nous invitent pas à l’apaisement, elles nous proposent d’aller chercher les émotions là où elles sont. C’est un chouette travail.
Les méditations avec mantra (j’en propose une 4 matins par semaine en live, sinon elles sont souvent proposées avec du yoga K), les méditations guidées (Fabrice Midal, François Lemay, Laurence Latour, Lilly Barbery, etc.), les méditations d’OSHO (avec plusieurs étapes dont des étapes de danse parfois – j’adhère moins mais certains sont fans).
Pratiquer après une libération énergétique
Une méditation après une respiration ou un yoga K est beaucoup plus agréable que méditer d’entrée de jeu. En tout cas au début, quand la méditation est habituellement difficile. A ritualiser.
Pour la pratique énergétique
Nous avons un réservoir extraordinaire d’énergie en nous et nous la refoulons, nous tentons de la contrôler, parfois avec bien du mal, et c’est beaucoup le cas des hypersensibles. Cette énergie non exprimée, non utilisée et refoulée nous étouffe et nous « bouffe » intérieurement. Essayez de contrôler un flux d’eau ou de vent, et vous verrez le résultat. Ca déborde. Or non seulement vous ne l’utilisons pas dans notre intérêt alors qu’elle est là pour ça, mais nous nous épuisons à essayer de contrôler ce qui est déjà parfait. Dommage 🙂
Le yoga kundalini et les respirations actives
Les deux nous aident à fluidifier nos canaux et à remettre la machine en marche. Et quand l’énergie circule, nous avons accès à nos ressentis, à nos émotions, à nos sensations. Bref, nous sommes à nouveau guidés (comme quand nous étions enfants). Ces méthodes énergétiques cassent la résistance corporelle. Elles provoquent souvent des expériences un peu extra-ordinaires qu’elles provoquent chez nous. Au début ou après un temps.
Le côté positif : contrairement souvent à la méditation, on en ressent les bienfaits instantanément, même si on débute. Ensuite, on peut méditer derrière, si on le veut, et la méditation sera plus facile et plus focus. Enfin, sur le long terme, les deux pratiques nous ancrent et font monter la conscience. C’est pas petit.
Yoga Kundalini : Lilly Barbery, Elodie et Fabrice Cavallero, Indigo Yoga (Rennes), Yoga Alegria (Rennes) – Pour l’instant les séances restent en ligne et en direct.
Respirations actives : Pranayama (Carol Issa), Breathwork (Lucille Fauque), Wim Hof (Wim Hof oui c’est testostéroné, j’adore), respiration holotropique, bref, il y en a pleins à expérimenter.
Voilà. Donc en bref, ne vous contentez pas d’un accompagnement, mais faites le en tenant compte de votre terrain.