Dans cet article, quelques explications sur le pourquoi du comment : pourquoi j’invite avec tant d’enthousiasme à pratiquer quotidiennement ou régulièrement pour soutenir le processus vers soi.
Pourquoi une pratique ?
Notre objectif étant de nous rapprocher de nous et de transformer nos vie, on ne peut entamer un travail de libération émotionnelle et de conscience sans créer un espace de connexion à soi quotidien.
Si cet espace n’existe pas, nous serons en processus, bien sûr, mais ce sera plus souffrant. L’énergie circulera moins bien, nous serons plus souvent enfermés dans l »identité souffrante » qui nous oppresse. Cela peut marcher là où l’enjeu est moyen, où si l’énergie n’est pas trop forte, mais à mesure que l’énergie augmente dans notre corps (ce que l’on peut ressentir par l’anxiété, la fébrilité, les émotions), il sera difficile de lui donner un soutien sans créer un espace de circulation de l’énergie et de connexion à soi. Ou alors si, on peut m’acheter des séances toutes les semaines pour le reste de la vie, mais ça ne fait pas mon affaire car j’ai d’autres projets que faire des séances.
Quand elle est réalisée quotidiennement, la pratique énergétique et méditative libère nos canaux énergétiques et autorise l’énergie à circuler : les émotions passent mieux, le mental diminue, et notre attention sur le corps, l’énergie et le silence intérieure nous aide à soutenir le processus. Qui quoi qu’on en dise, est un mouvement de libération. L’anxiété, la fébrilité est un mouvement de libération. Puisque c’est de l’énergie. Mais bloquée. Cette connexion intérieure permet également un effet subtil mais important : elle ouvre l’espace à la vibration de notre intention. Ce qu’on appelle Samyama en Inde. La vibration est manifestante. Elle fait bouger les choses à l’extérieur. Elle n’est pas maitrisable par le mental. Elle fait que certains ont de la chance à certains endroits et d’autres non. Et inversement. Quand notre vibration est claire ou s’éclaircit, des choses commencent à « marcher » pour nous là où elles ne marchaient pas. Et on se retrouve à avoir, nous aussi, de la chance à un endroit. Comme c’est bizarre cette sensation de « mais, ça marche !!? » quand ça ne marchait jamais avant…
Si tous les indicateurs sont au vert, la question que l’on peut se poser, c’est pourquoi pas y aller ?
Ce n’est pas toujours facile. Parce que l’énergie, la fébrilité, les émotions, et bien souvent l’inflammation chronique du corps rendent notre assise souffrante, douloureuse, en tout cas au début. Ca fait mal dans le corps. C’est inconfortable.
La mise en place : goûter
Une pratique régulière ne se met pas en place d’un coup. Elle se teste, elle se goûte, elle s’arrête. Quand on la fait, on peut avoir l’impression qu’elle ne sert à rien. Mais quand on l’arrête, on voit la différence. Alors on reprend. On ritualise. Certaines pratiques nous font décoller, d’autres font pschitt. Bon, tout se teste. Tout se goûte. Mais une vie sans pratique et avec pratique n’a pas la même saveur. Il faut juste accepter le temps de son installation et de son expérimentation. Quand les bienfaits ont été expérimentés, la motivation devient plus évidente, et elle devient une nécessité. Quand on est dans la nécessité, plus grand chose ne résiste.
Si je résume :
- Nous ne pouvons accéder pleinement à une conscience et à une libération de nos émotions que par une pratique régulière.
- L’accès à un espace de connexion à soi, chaque jour, quel qu’en soit l’inconfort (surtout au début) est la clé. Mais ce n’est pas pressé non plus. Elle s’installe progressivement.
- Elle donne un résultat éblouissant pratiquée matin et soir, mais déjà un peu chaque matin, c’est pas mal.
- La connexion à soi ne doit pas être axée sur l’apaisement du mental mais sur l’accueil de ce qui est là. Le but n’est pas de calmer l’énergie mais d’accueillir l’énergie. Le travail corporel et énergétique, surtout pour les hypersensibles, est important avant la méditation.
- Dans notre société, des personnes peuvent méditer 30 ans et “s’inventer” un apaisement qui n’est que simulation et donc contrôle. Ce n’est pas ce que nous voulons. Mais ce n’est pas possible quand on est hypersensible. Ca ne peut pas « tricher ».
- Nous seul savons, en expérimentant, ce qui fonctionne pour nous, ce qui nous fait nous sentir mieux. Certains peuvent méditer direct mais sans avoir de ressentis énergétiques, d’autres sont dépassés par les sensations mais accèdent à des états de plénitudes inédits ensuite. Chacun son chemin…
Pourquoi c’est difficile de méditer ?
La méditation est une source de souffrance et de difficulté pour beaucoup d’occidentaux. C’est normal. On nous demande de faire taire le mental et d’accéder au vide. Or le vide est dévoré par l’énergie des émotions que nous refoulons depuis l’adolescence. Le corps occidental, surtout celui des hypersensibles, est fébrile. Ses pensées sont omniprésentes, la résistance aux émotions opère, surtout si l’énergie tente de passer. Pour les personnes dont l’énergie « originelle » est plus éteinte, c’est plus accessible. Mais on se retrouve alors avec des méditants qui ne sont apaisés qu’en superficie, et qui restent dévorés malgré tout, bien au fond, par ce qu’ils continuent à contrôler si bien. Cet apaisement de superficie n’offre pas de plénitude derrière. Il est un artefakt. Il ne vaut pas la peine;..
Avoir du mal à méditer peut générer beaucoup de culpabilité et d’injonction. Car si on ne remet pas en cause la pertinence de l’outil (vu que les autres ont l’air d’y arriver), c’est forcément que celui qui n’y arrive pas porte la responsabilité de la défaillance : « j’ai essayé mais je n’y arrive pas » avec cet air contrit de l’enfant pris en faute et insuffisamment discipliné.
Donc oui, une méditation impossible ou douloureuse, c’est normal. La première raison étant que si on le vit comme ça, c’est bien qu’il y a une raison, donc c’est normal.
On peut se contenter de penser qu’on a un problème. Les hypersensibles aiment bien partir de ce principe qui les fait souffrir. Leur cerveau est programmé pour trouver la responsabilité de tout problème dans leur insuffisance ou handicap.
Mais si on veut savoir ce qui se passe vraiment dans cette difficulté, on peut aussi s’interroger sur le terrain, quel est-il vraiment ? Et l’outil : répond-il vraiment au besoin du terrain tel qu’il est, et non comme nous aimerons qu’il soit. En l’occurrence ici, calme.
Chez la plupart d’entre nous, ressentir l’ancrage tout en observant les pensées ne fonctionne pas. Nous n’observons pas, nous sommes dedans. Le corps est inconfortable, fébrile. Nous sentons un poids dans le plexus, un resserrement dans la gorge, une oppression dans le coeur. L’énergie est bloquée. Nous avons donc besoin d’autre chose que méditer. Là dans l’instant. Nous avons besoin d’aider l’énergie à circuler d’abord.
Les pratiques énergétiques que l’on retrouve dans de nombreux kriya yogas permettent cette entrée en matière avant de plonger dans le silence intérieur. Elles sont multiples et il y en a beaucoup proposées dans notre environnement : méditations actives, respirations ou pranayamas, yoga Kundalini, Tantra, Taïchi, Qi Qong, danse…
Et puis il y a aussi la possibilité d’accepter de ressentir les émotions, accepter l’inconfort auquel on résiste, qui est une spécificité occidentale et qui nécessite parfois au début d’être guidé pour accepté. Car si cette autorisation n’est pas donnée, quand l’émotion advient, elle sera refoulée. Même si le corps peut laisser l’énergie passer, l’esprit dira non. Corps et conscience doivent dire oui.
Enfin dernière chose avant de rentrer dans un peu de technicité, il est important de ne pas sous-estimer l’inflammation chronique du corps dans la difficulté à méditer. Tout comme on constate une chute importante des symptomes autistiques quand on change le microbiote des personnes autistes, ce qui éteint une grande partie leurs symptomes inflammatoires, travailler sur la possibilité inflammatoire du corps est une piste importante pour pouvoir pratiquer et surtout, se connecter à soi. Car quand le corps est inflammatoire, l’énergie est douloureuse.
En résumé
Le but n’est pas l’apaisement
Le but n’est pas de trouver l’apaisement mais de trouver ce qui est là. Inconfort, fébrilité, colère, tristesse, peur, ennui, plonger dans l’émotion. Le plongeon libère l’émotion. C’est comme se promener sur le bord d’un précipice en ayant le vertige, c’est extrèmement inconfortable parce qu’on ne veut pas tomber dedans. Mais si on prend l’option d’y aller en parapente, l’expérience devient magnifique. Rester au bord est inconfortable. Aller dedans l’est beaucoup pendant quelques secondes, et puis ensuite, on plane…
Désamorcer le contrôle pour libérer
Si on ressent une agitation, une anxiété ou une fébrilité, et que nous n’arrivons pas à plonger dans l’émotion, c’est que nous contrôlons. Et c’est ok. Nous ne sommes pas nés dans une civilisation qui permet l’inverse. Nous avons donc besoin de passer d’abord par un autre outil. Car la méditation n’est pas adaptée pour lâcher le contrôle. Pas s’il est puissant.
Pour libérer les émotions, la présence (par du coaching, de la thérapie, du groupe) est une voie. On arrive à lâcher en présence de l’autre ce que l’on est incapable de lâcher seul.
Le travail corporel / énergétique est un bon complément : le yoga Kundalini, les respirations et breathworks, les soins énergétiques. Etc. Bref, libérer d’abord pour apaiser la cocotte-minute !