Il m’a été proposé dernièrement de payer un montant conséquent et non négociable pour un accompagnement énergétique (moi qui adore négocier !!) mais de m’aider à actionner la loi d’attraction de l’abondance pour assurer le truc.
En clair, on m’a proposé de sortir de ma position de victime qui ne peut pas s’offrir un accompagnement pour la position de celle qui se détermine pour et fait se qu’il faut pour.
Autant dire que ça ma challengée grave. C’est ce dont je vais parler ici.
Il est dit que toutes les expériences que nous faisons sont une façon de comprendre la vie, et de découvrir qui on est. Pour certaines expériences, nous sommes d’accord pour l’enseignement. Elles nous confrontent, elles détruisent des acquis, des équations, et nous les prenons. Hasta la vista.
Et puis pour d’autres, nous restons enkystés dedans longtemps. Amour, argent, travail, relation, état intérieur. Quand la situation perdure, c’est que nous refusons l’expérience, en tout cas l’enseignement de l’expérience. Inconsciemment.
En ce qui me concerne, c’est avec l’argent.
Quand il s’agit d’argent, une part de moi se pose en victime. Enfin, je suis passée d’une forme de misérabilisme à un je m’en foutisme un peu provocateur et pas plus rémunérateur.
L’abondance n’est jamais là, mais en même temps, je n’en souffre jamais totalement. Quand la situation devient critique, il se passe toujours quelque chose. Une arrivée fraîche par je ne sais quel miracle. Mais le reste du temps, ce manque d’abondance m’inscrit pas mal dans le manque, pas au quotidien, mais dans les élans. Dans un sens, il me permet de ne pas projeter sur des formations, des voyages qui seraient la (fausse) solution à tout. Dans un autre sens, il me prive d’expériences que je veux. Et pour cette raison, j’aimerais bien arrêter le schéma.
En ayant déjà actionner un accompagnant sur ce point (et c’est bien la première fois), je vois bien que la chose travaille en moi. Pourquoi je ne veux pas d’argent des gens ? Que symbolise l’argent pour moi ? Qu’est ce que inconsciemment je refuse en refusant l’abondance ?
J’ai été victime, je suis devenue provocatrice. Dans les deux cas, je suis en réaction.
La provocation (je suis pauvre et je vous emmerde) est un refus des règles vibratoires ici bas. Une indignation vis-à-vis du fait que la terre n’offre pas un espace de justice acquis. Ce qui devrait. Enfin pour une part en nous. Qui voudrait que ce soit acquis quelle que soit notre vibration. Donc notre passé. Donc quel que soit notre exposition à l’environnement extérieur.
Ça, c’est dur à accepter… surtout quand on est dans les perdants ! Pourtant, perdre, ce n’est que ça. C’est ne pas jouer les règles de la vibration, donc de la vie. Donc de l’abondance. C’est rester, quelque part, coincé dans le mental (souffrant, boudeur, en colère… peu importe, il bloque) pour ne pas laisser la vibration opérer et créer.
Il semble que nous soyons obligés de jouer les règles cosmiques, d’attraction, énergétiques pour obtenir ce que l’on veut. Pour être ce que l’on veut être. Pour vivre ce que l’on veut vivre. Et il semble que même quand on croit les jouer, des parts en nous n’y soient pas décidées. Au contraire.
On peut se laisser mourir, souffrir, déchoir, agoniser pour une question de principe. Inconsciente. C’est marrant non ?
Pourtant, prises comme ça, les règles énergétiques de la vie, c’est sympa.
Dans plein d’endroits de notre vie, nous en faisons usage, sans nous poser de questions, et ça marche très bien. On se dit « ça serait trop bien si… » et hop, synchronicité, rencontre, abondance.
Mais, quand ça s’applique à quelque chose qui nous a fait souffrir, dont nous avons été « victime », il est difficile de sortir de cette vibration. Que nous attendions réparation pour le manque, l’offense, ou que nous soyons dans la peur de manquer, ça ne vibrera pas le bon truc.
Souvent, on peut attendre toute sa vie que la vie répare la maltraitance de l’enfance, du passé. Ce qui nous ont fait du mal. Ce que la vie nous a refusé.
Hélas, il n’y a pas réparation. Il y a juste un jeu. La vie ne punit pas, les autres seront affectés à d’autres endroits, et notre souffrance n’aura qu’un seul interlocuteur : nous-même. On en fait quoi ? On transmute ou on attend ?
Mais alors, le crime restera-t-il impuni ?! Le manque dans lequel j’ai été plongée pendant tant d’années, dois-je m’asseoir dessus et faire comme s’il n’avait pas existé ? Ben merde alors…
Pour chacun, il y a des espaces comme ça où on veut, mais où vibre autre chose. Et c’est, à tous les coups, là où on a déjà souffert. Là où on attend réparation… sans aller guérir la blessure de fond.
Le cauchemar de la responsabilité
Le cauchemar dans cette possibilité d’actionner les règles cosmiques, c’est que de fait, ça nous oblige à reconnaître que nous avons la responsabilité de notre vie. Du monde que nous construisons autour de nous. Que nous avons toujours eu cette puissance (en tout cas adulte), et donc cette responsabilité. Et que si ça ne marche pas, c’est que nous émettons une autre vibration que nous ne voyons pas, refoulés que nous sommes. Allons-nous nous y pencher et voir ce qui opère ? Ou est-ce plus simple d’enguirlander le monde, le passé, la vie, les autres, le système ? Oui, c’est plus simple 🙂
Il est dur de s’entretenir dans l’idée de victime sur un pan de notre vie, et de découvrir que nous en avons l’unique responsabilité. Puisque nous avons le pouvoir de le changer.
À certains endroits, on est plus souple ceci dit. Personnellement, accepter la responsabilité de ma puissance et de son expression au monde, bref être moi, j’ai eu du mal à l’avaler mais j’étais poussée. Il fallait que ça avance coute que coute.. Mais, même si je m’entretenais dans l’idée d’être victime, j’ai rapidement saisi que j’étais seule responsable et que j’avais le pouvoir de changer les choses. Même si c’est galère souvent. Même si ça a pris du temps. Et ça en prend encore. Mais sur ce point, je n’ai pas trop morfler. Mes parents étaient encourageants. La société et les camarades moins. Mais j’avais sans doute un petit capital de confiance. À d’autres endroits, par contre, le gouffre était abyssal.
Pieds et poings liés
Nous ne voulons pas prendre la responsabilité car quelque part, nous pouvons acter que nous avons bien été victime quand même. L’enfance ne laisse aucune marge de manœuvre. C’est vrai. On est pied et poings liés et on subit : les autres, papa/maman, les frères, les camarades, l’instit, le système. Et on ne peut pas nettoyer. Ni comprendre. Les règles cosmiques ne nous ont pas été transmises, les espaces de nettoyage et de vibration ne nous ont pas été donnés (la prière, la présence, la connexion authentique, l’amour sans attente, le jeu et l’interaction spontanée, la libération émotionnelle ou énergétique, le soin chamanique ou énergétique, le rituel, la danse), donc c’est quand même pas notre faute !
Mais cette absence de pouvoir, elle ne dure pas éternellement. A un moment, la responsabilité nous revient. La puissance de création peut, pourrait pleinement s’exercer. Nous pouvons choisir de déparasiter. Mais nous ignorons que nous avons un choix. Nous ignorons qu’il y a une puissance. En fait, nous ignorons tout. Nous pouvons juste constater que dans notre vie, ça marche à tel endroit et pas à tel autre, et nous morfondre.
La pleine responsabilité nous vient vers 15 / 16 ans. Quand nous sortons du karma parental. Quand nous pouvons choisir nos propres activités. Quand nous commençons alors à avoir la possibilité de clarifier notre vibration. Ca veut pas dire que nous le voulons. Ni même que nous le pouvons facilement. Les espaces de clarification n’existant pas ou peu pour les jeunes (on les envoie sur de l’art-thérapie ou de la psychothérapie, c’est pas assez). Il s’agirait donc de mener sa barque de libération émotionnelle et de conscience donc tout seul. Autant dire que sauf miracle, c’est un peu mission impossible pour un jeune. Donc on commence à faire oeuvre de clarification quand ça craque, 15 / 30 ans plus tard.
La faute ou l’expérience
Reconnaître cette responsabilité de création, surtout aux endroits où nous ne sommes pas satisfaits, c’est reconnaître que malgré notre bonne volonté et notre tentative d’être parfait, il y a des choses en nous qui parasitent notre vibration vers l’extérieur. C’est comme ça. C’est plus fort que nous, c’est incontrôlables, et oui, nous n’aimons pas l’apprendre parce que nous aimons tout maitriser. Mais nous ne maitrisons pas grand chose, en fait.
Cette responsabilité qui nous apparaît fautive, nous ne la voulons pas. Ma vie amoureuse, professionnelle, relationnelles, sociales, familiales, parentales, ma santé, tout ça serait donc ma propre création ? C’est ma faute alors !! Mais non, c’est ton expérience. C’est le but. Mais j’assure pas un kopeck ? Tu joues ta partie comme tu peux.
Nous avons déjà un tel sentiment d’insuffisance, nous courons tellement après notre réhabilitation, nous essayons tellement d’être parfaits pour ne pas être accusés, pour ne plus nous sentir coupable, que découvrir que nous avons la puissance et nous avons la faiblesse intérieure qui parasite la création est insupportable. Elle confirme l’accusation de l’ennemi. Finalement, on est aussi nul qu’on le croyait alors ?
Non, on est pas nul. On joue. Le passé, les structures de souffrance, le parasitage, l’inconscient, la vibration qui créé. On peut jouer à déparasiter ou jouer à bouder. Les deux sont parfaits. Ils font partie de l’expérience. Oui je suis puissant, oui j’ai des failles qui m’amènent à vibrer un monde qui ne me convient pas, oui c’est ça, être humain. Oui je suis vulnérable, oui je suis encrassé de mes blessures, et je peux embrasser ma propre vulnérabilité et la reconnaître. Ce serait ça, d’ailleurs, la plus grande puissance.
Prendre la responsabilité de ce que nous créons dans la vie, y compris l’abondance ou la puissance, sortir du rôle de victime, c’est pardonner à ceux qui nous ont offensé. C’est aussi prendre la responsabilité de reconnaître notre souffrance, sans attendre que la reconnaissance vienne d’ailleurs.
C’est se donner un e pouvoir de résilience. C’est chaud.
Et c’est aussi renoncer à ce que cette terre soit juste.
Et ça, c’est encore plus chaud.
Renoncer à la justice
Parce que si c’est pas la justice le but, quel est le put*** de but ?!!
Alors mettons-le au clair parce que oui, la justice ne fait pas partie du jeu, que ce soit acquis une fois pour toute.
Il y a des règles cosmiques, énergétiques, qui permettent de libérer de la densité énergétique à l’intérieur de nous, et de clarifier la vibration. Il y a bien d’autres règles cosmiques, entre autres le fait que l’expérience sert à se découvrir soi. Petite parcelle de conscience divine qui joue la matérialité.
Est-ce que tout cela implique de la justice ? Que nenni. Nous sommes dans un monde de dualité, il y a du bien, il y a du mal et tout fait partie de l’expérience. On joue les règles ou on s’accroche à ce qui devrait être, à ce monde fantasmé qu’on a connu là-haut, et on subit.
Vous y arrivez, vous, à renoncer à la justice ? Je veux dire, ici bas ?
Il y a plein d’endroits où l’injustice ne nous affecte pas. Mais quand elle parle de notre propre souffrance, alors là…
La matérialité, ça pue
Pour revenir sur la question de la matérialité pour moi, la question devient, dois-je jouer la matérialité comme tout le monde ? Je dois avouer qu’il y a quelque chose qui me paraissait jusqu’à il y a peu dégoûtant dans la matérialité. Quand je parle de matérialité, je ne parle pas d’argent en particulier, je parle de cet ancrage par le bas qui nous donne envie de prendre, de recevoir. Voir de nous accaparer. C’était l’accaparement que je voyais en premier quand je pensais « prendre soin de la matérialité ».
Quand j’étais au collège, et j’en parlais avec un ami dont je parlerais un peu plus bas, à l’heure de la cantine, tout le monde se précipitait pour appuyer sur les portes, passer le premier et avoir les meilleures places. C’était la foire d’empoigne. De mon côté je me mettais à distance, je regardais tout ça, atterrée, et je pense que j’aurais préféré ne pas bouffer que me réduire à appuyer sur ces portes. Question de dignité.
Maintenant une autre histoire. Il y a quelques temps j’ai fait une journée de tantra. L’après-midi, il y a massage. Le principe en tantra, souvent, c’est que pour le massage, les gens se choisissent. Je me retrouve avec deux prétendants. Je dois choisir l’un. Le cauchemar commence. Le cauchemar de Je choisis, je sacrifie le sentiment des autres sur l’autel de mon Je suis, pour m’accaparer ce qui me convient. Bref, je suis appelée à faire souffrir quelqu’un dans son estime de lui. Je ne peux pas. Je balbutie, je commence à m’empêtrer. Finalement je fais un choix en justifiant mon choix par l’extérieur. Je n’arrive pas à jouer la matérialité en assumant. J’y vois souffrance et reniement de soi.
Il y avait un autre homme, L., dans cette journée avec qui j’avais bien accroché, et avec qui j’ai débriefé de la journée ensuite. Il m’a alors dit qu’il aurait bien aimé échangé un massage avec moi, lui aussi, mais qu’il lui avait été impossible de se poser en demande. Je m’y suis vue dans ce qu’il partageait. Dans mon refus de me galvauder. De choisir. Comme si choisir, c’est s’accaparer, c’est donc se galvauder. Renoncer à notre part digne, divine peut être. C’est entrer dans la jungle. Et il est hors de question que l’on rentre dans la jungle. On préfère subir. S’abstenir. Rester hors jeu. Et perdre.
Bref, on préfère manquer.
Mais pourtant on est bien sur cette terre, il y a bien de la matérialité, de la densité et de la dualité.
Alors, après le partage de L., je me suis demandée ce qui aurait pu me/lui permettre de jouer la matérialité dans cet épisode massage, le Je choisis sans que ce soit de l’accaparement. Sans que ce soit moche ou pitoyable. Une sorte de jeu avec la matérialité mais flegmatique. Cool. Avec la classe. Et là j’ai pensé à Clint dans Le bon, la brute et le truand.
La matérialité façon Clint
J’ai pensé à Clint Eastwood, Blondin dans Le bon la brute et le truand (repère que je commence à utiliser pas mal dans cette recherche du point de neutralité !), et je l’ai imaginé dans la salle de tantra. Qu’est-ce qu’aurait fait Clint/Blondin au moment du choix des massages ?
Croyez-moi les amis, il ne se serait pas précipité vers une femme de crainte d’en avoir une autre, mais il ne se serait pas non plus abstenu puis morfondu après de ne pas être allé vers elle. Matérialité contre anti-matérialité. Le choix binaire. Non, sans doute pas.
Il se serait adossé au mur avec une jambe repliée. Il aurait gratter une allumette sur le mur et aurait allumé un gros cigare. Il aurait pris bien le temps de le mâchouiller et de tirer dessus. Puis il aurait observé la scène avec amusement, et regarder la personne avec qui il veut faire le massage. Observateur, sans doute magnétique. Il aurait été conscient de la vibration émise, mais il aurait aussi accepter l’aléa, l’expérience in-maitrisée. Je vibre mais l’univers décide. Précis, mais sans attentes. Cool quoi. Il aurait jouer, conscient que tout ça n’est qu’un jeu. Puisque au fond du fond, le seul acteur, c’est Je suis. Les autres ne sont que des fIgurants.
J’adore Blondin pour ça parce qu’il a toujours le détachement de celui qui voit le jeu quand tout le monde s’y identifie. N’est pas la pure classe ?
Clint fera peut-être le massage avec une autre personne, mais comme il sait que c’est un jeu et que toutes les expériences sont des occasions de se découvrir, ça ne le renverrai à rien de son insuffisance ou de la malédiction de la vie. Même se retrouver avec la pire partenaire serait une expérience intéressante. Comme dans le camp de prisonniers dans le même film. C’est un cauchemar ici-bas, mais lui reste distancié, en observation. Il est ok pour la matérialité, il n’en est pas dupe. Il ne participe pas activement, il reste flegmatique mais joue quand même son jeu, tranquillement. Cool quoi.
Assumer l’élan
Je peux me poser la question dans l’autre sens, si j’avais voulu faire le massage avec quelqu’un en particulier, qu’elle aurait été cette position neutre, ce point zéro entre matérialité et non matérialité ? Dis autrement, est-ce que je peux vraiment me la jouer à la Clint ? Et avant même ça, qu’est-ce que ce serait que s’autoriser à choisir ?
Choisir, c’est déjà assumer un élan. Et déjà là, c’est compliqué. On a peur du rejet. Et même s’il n’y a pas rejet, j’ai peur de m’exposer énergétiquement à l’autre, aux autres. C’est comme être amoureux à l’école, ça devient rapidement la honte à mesure qu’on grandit. On peut rire de nous. Notre élan est moquable et il nous expose. C’est comme une faiblesse. Une naïveté… L’élan est d’autant moquable et inconfortable qu’il s’associe à obtenir, donc à une attente, donc à un possible échec, donc à un ridicule.
Néanmoins, si je sépare mon élan du fait d’obtenir quoi que ce soit, apparaît alors uniquement une énergie (de désir, d’envie) qui circule en moi. Est-ce malaisant ? Non, ça ne l’est plus. Ca ne parle que de moi. Si tant est que je le considère moi-même avec ce point de vue. Toute la question est là.
Le flegmatisme de Clint vaut autant pour assumer l’élan en amont que le matérialiser en aval. Une presque indifférence au fait d’obtenir. Un élan intérieur qu’on prend pour ce que c’est, une expérience de mon Je suis. Une vibration intérieure propre. Et derrière, la cible, hasta la vista.
C’est ce que Chogyam Trungpa appelle « faire lalita ». Danser avec la cible. Apprécier les vitrines de Noël. Sans tomber dans l’attente et l’accaparement.
Je suis est bien calé, flegmatique, il joue la règle de l’intention mais sans avidité, sans attente, sans fébrilité de ne pas pouvoir obtenir. Sans peur de rejet ou d’échec. Juste une intention posée, la conscience que l’autre est aussi empêtré dans son personnage et qu’il ne pourra pas forcément surfer sur l’intention posée. Et c’est beau parce que c’est la vie qui se manifeste. Et puis ce que dieu veut, inch’Allah, ce qui doit être sera, etc.
L’exigence de justice
Pour revenir sur cette histoire d’argent et d’injustice, à présent que l’on me propose l’abondance par l’attraction, par les règles cosmiques, je sens une résistance. Et là, je réalise que pour avoir l’abondance, il faut que je renonce à ma position indignée par l’injustice. En réaction à ma souffrance de manque.
Après une petite montée de Kundalini libératrice, ma part intérieure résistante s’exprime enfin clairement. Son indignation sur l’injustice s’adresse à la vie directe. Et il est hors de question qu’elle joue les règles cosmiques de la matérialité avec une telle injustice. Bref, elle dit merde à la vie. Elle lui dit d’aller se faire foutre. Donc elle le dit à dieu. Donc elle le dit à moi.
Je réalise qu’une part en moi refuse de jouer les règles de l’abondance par principe. Par bouderie. Par indignation contre la vie.
Pourtant, j’ai bien choisi de venir ici-bas et de jouer les règles. A un moment. Mais j’ai oublié. Et j’ai voulu jouer les règles d’un autre monde. Ou plutôt j’ai voulu obtenir les résultats idéaux d’un autre monde : l’amour, le respect de l’autre, la puissance, la vulnérabilité, notre part divine, dans la conscience de qui ils sont, mais sans jouer les règles qui fonctionnent ici bas. Dur dur…
Je suis et l’abondance
Si je me mets dans la position de jouer la règle de l’abondance, je ressens que je m’ancre totalement dans mon je suis. Sur le plan professionnel, je sors instantanément de la posture de sauveuse qui force le processus des autres, qui force la sortie de l’illusion. Qui finalement ne supporte pas et n’accepte pas la souffrance de l’illusion. Ce refus de la densité et de l’oubli, il coûte cher puisque c’est le principe de l’expérience ici bas ! C’est l’épuisement et l’impuissance garantis.
Mais aussitôt, dans ce détachement, dans cet abandon du rôle de sauveuse, vient une question taraudante : d’accord mais si je ne sauve plus, à quoi vais-je servir nom de Dieu ?!!
Il est possible que la réponse soit : à la même chose. Mais par quoi être guidé alors si ce n’est par ce grand fantasme de sauvetage ? Ne chercher que la vibration dans chaque chose que je fais pourrait bien être le seul repère nécessaire.
Et c’est le meilleur service que je puisse rendre à l’humanité.