Il y a quelques temps, après deux mois d’un étrange sentiment d’unité que je n’avais jamais connu, je me suis vue chuter. Une résistance s’est installée en moi, en quelques jours, une forme d’atonie d’abord, comme une non-sensibilité, puis ensuite une angoisse diffuse que je n’arrivais pas à libérer. Je m’installais pourtant chaque matin pour libérer, je prenais le temps, je déposais ma peine entre les mains du tout, mais ça ne sortait pas.
Je suis restée coincée ainsi pendant un bon moment. Plusieurs semaines. Et quand les choses ont sauté, que ça s’est libéré, parce que j’étais aller voir plusieurs personnes, j’ai réalisé que la simplicité du chemin d’aller vers l’autre, j’y avais résisté. Pourquoi ?
Actionner l’unité à travers l’autre
J’ai mis du temps à me décider à faire quelque chose qui ne soit pas moi. A actionner quelqu’un. J’ai passé un long temps à me sentir mal d’abord. C’est cela que je trouve intéressant, car c’est ce que je peux parfois reprocher aux gens : s’enkyster sans actionner l’autre.
Cette fois-ci, je l’ai vécu en live, de l’intérieur.
Pourquoi je ne bouge pas ?
Si je regarde, j’observe qu’une part de moi voulait être autonome et culpabilisait de résister à ce flux émotionnel qui ne veut pas sortir. Je m’en voulais de ne pas réussir à débloquer seule. Ca voulait dire forcément que je ne pratiquais pas assez et que donc je ne faisais pas ce que j’avais à faire.
Je ne me le disais pas clairement, c’était diffus en moi, il fallait que j’y arrive seule. En revanche je me sentais clairement coupable et insuffisante. Faire appel à quelqu’un, c’était colmater mon insuffisance.
A force de souffrir, je prends RDV avec une énergéticienne guérisseuse rencontrée lors d’un co-voiturage. Je n’ai aucun doute sur sa puissance, je lui fais confiance. Nous échangeons rapidement au téléphone sur ma situation. Cécile, elle s’appelle. Je raccroche. Et là, qu’est ce qui se passe ? Hop, je vais mieux. Notablement. Mon cœur oppressé ne l’est plus.
What the hell ? J’observe, mais je vais bel et bien mieux d’un coup : je me sens centrée, ça respire en moi, je me sens connectée à la vie.
Mais, c’est quoi le délire, on a parlé 5 mn ?!
J’en échange avec une amie, par messages. Il nous vient alors plusieurs choses.
Cette culpabilité évidemment sur le fait de ne pas y arriver par soi-même : je faute, je ne pratique pas assez, je ne « fais » pas assez. Donc c’est ma faute si je ne vais pas mieux seul(e), je dois m’accrocher.
Mais aussi cette compréhension que, au bout du bout, c’est toujours parce que je suis désunie, coupée de l’unité, que je souffre. Cette vérité est probablement incongrue pour notre mental qui aime tant trouver des causes claires et précises auxquelles il pourra s’attaquer concrètement (il me fait rire vu d’ici…). Mais la vérité est là : toute désespérée que je sois, avec cette vie toute triste et toute grise, remettez moi quelques secondes d’unité, et hop, c’est la fête, le cœur est plein et les couloirs chatoient. C’est ainsi.
La seule issue à ma souffrance, c’est donc de ressentir à nouveau l’unité. J’y arrive seule quand j’arrive à libérer le flux émotionnel. Sinon il me faut un autre vecteur.
Cécile est mon vecteur d’unité.
Demander de l’aide à Cécile, c’est demander de l’aide au grand tout, au divin, c’est m’agenouiller face à mon âme et faire acte d’humilité. Plutôt que m’auto-centrer sur mon insuffisance, avec mon pauvre petit moi qui se lamente de son manque d’autonomie, restant en attendant seul et dissocié, je reconnais être part du tout. Les 5 mn de connexion à Cécile m’ont fait retrouver le fil de l’unité. Nous sommes un.
Nous sommes un avec les autres et notre souffrance est profonde à cet endroit. Nous avons oublié. Nous sommes malmenés dans l’ouverture de notre cœur depuis l’enfance. La défiance s’est installée… Mon voisin, les orties, Macron, les autres, ceux qui sont hors de mon clan. Nous nous sentons dissociés et pire, nous cultivons la dissociation pour nous sentir un avec un clan. Un bien petit un …
A l’échelle personnelle, la coupure nous donne cette obsession de l’autonomie couplée à ce sentiment si bien installé dans notre inconscient collectif d’être fautif, quelque part, forcément.
Pourtant, demander de l’aide à Cécile, lui demander un espace d’attention, de présence, c’est accepter ma fragilité d’humaine. C’est accepter que je sois incapable de me reconstruire seule (là en tout cas) et me connecter à elle pour reconnecter l’unité au tout et aux autres. La demande d’aide « officielle » ne me branche pas sur Cécile en vérité, mais sur son âme. Et son âme est connectée à la mienne et au tout. Nous ne faisons qu’un, la magie opère.
Cette évidence m’a scotchée. Elle m’a éclairée aussi sur ce qui se passait en séance, et parfois en dehors. L’unité est là, juste là, et l’autre, c’est moi.
Nous sommes les cellules d’un même corps, nous sommes les parcelles d’une même conscience. Si nous jouons une autre partition, nous souffrirons. Et nous souffrons, coincés dans notre mental, isolés, tentant désespérément de ressentir la connexion. Mais avec le mental.
Le blocage
Je reviens sur le blocage et la super résistance qui s’est mise en place. Pendant tout ce temps, impossible de savoir précisément de quoi ce blocage parle. Il est douloureux, mais flou. L’identification vient finalement un soir, quelques mots sur un papier.
L’unité à l’autre. La famille. Notre besoin d’être un avec l’autre. Recevoir attention, amour, respect, bienveillance, écoute, reconnaissance. 6 mots qui sont des unités bien séparées, bien distinctes, chacune nécessaire.
Nous naissons à un endroit où, tout frais moulu de là où nous arrivons, nous sommes encore aptes à ressentir l’unité avec le tout. Ces 6 mots sont notre beurre, nous les donnons et nous les attendons. L’ouverture du cœur que nous avons quand nous sommes enfants, cette recherche, que dis-je, cette évidence de l’unité avec l’autre, se trouve bientôt malmenée.
Tous imbibés de ce fantasme de l’unité pleine de respect et d’amour que nous avons connue dans un autre monde, nous voulons rejouer cette partition. A cet endroit, nous avons des attentes fortes. Et nos illusions sont tenaces.
Mais, ici bas, ça ne marche pas comme ça. Ici sur terre, dans cette civilisation en tout cas, notre sentiment d’unité va se déliter à mesure que nous rencontrons ce qui gangrène les esprits : la défiance et la compensation face au refoulement. Le mental quoi, enfin sa part sombre et hypertrophiée. Et son appétence à exercer le pouvoir dont il a été privé.
Bref, si je reviens à mon blocage, voilà comment il s’est installé. J’étais dans mon sentiment d’unité, distribuant mes séances de pratique matinale en ligne avec joie, et pour une fois, sans peurs particulières. Puis, je suis partie en vacances avec mon neveu, que j’adore.
Pendant ces 4 jours ensemble, alors que tout se passe apparemment bien, mon sentiment d’unité commence à se dissoudre. Je sens progressivement une chappe de plomb m’envahir, une tension diffuse, et je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe.
Bien sûr, je ne vis pas l’écoute rêvée, H. me pose pas beaucoup de questions sur ma vie, les sujets tournent plutôt autour de la sienne. Mais j’y suis habituée, ici comme ailleurs, donc rien de nouveau. Je sens pourtant une tension, très dense, très basse, s’installer en moi, progressivement. Quelque chose me charge.
Au 4ème jour, H. me lâche une phrase cinglante et jugeante, soudainement. Il s’en excuse quelques jours après, mais je saisis alors que quelque chose de l’ordre du jugement opérait en arrière plan pendant ces 4 jours, un non-dit qui explique peut être cette lourdeur ressentie, puisque moins on le dit, plus on le ressent…
J’avais déjà ressenti ça avec un compagnon sur une relation courte. Un sentiment diffus d’oppression impossible à expliquer qui avait duré presque toute notre relation. Après notre séparation, nous avions échangé assez violemment le temps d’un weekend par messages, et j’avais découvert une masse des jugements sur moi qu’il ne m’avait jamais dit. Or penser quelque chose est une chose, mais le penser sans le dire dans une relation proche et durable génère une énergie bien particulière. Quand on est sensible et un peu stupide comme moi, on se sent mal mais on ne comprend pas pourquoi (c’est qu’on a déjà été exposé. Alors on ne voit rien. On est aveuglé par la pré-exposition, mais c’est une autre histoire).
C’est parce que nous sommes un. Ce qui n’est pas dit est ressenti. Nous résonnons énergétiquement ensemble.
Ne pas dire, c’est croire que ça ne sera pas su. C’est rejeter l’évidence de l’unité. C’est installer une résistance à l’unité. Juger au lieu de faire une demande claire ou de prendre acte que ce n’est pas possible, c’est aussi résister à l’unité. Je l’ai souvent fait. Il peut y avoir 10 000 bonnes raisons à notre résistance, la peur, la faiblesse. Tout cela est ok, c’est notre quotidien. Mais, nous refusons l’unité chaque jour. Ici avec l’autre, demain avec la nature, notre chien, le chien de l’autre, puis quotidiennement avec Dieu. C’est plus pénalisant.
L’indicateur du prénom
Carole et moi nous faisions la remarque, dans cette observation de la défiance avec l’autre, de cette difficulté qu’ont la plupart des gens à appeler par le prénom.
Appeler l’autre par son prénom, c’est lui dire « je te vois ». C’est reconnaître son unicité, c’est reconnaître que nous sommes un. Ubuntu.
Or nous sommes pour la plupart mal à l’aise avec le prénom. Il créé de la proximité. Alors que nous sommes en défiance. Appeler par le prénom, c’est prendre le risque de créer une intimité ou nous pourrions être envahi. A nouveau manipulé, contrôlé. Je dis à nouveau, parce que notre défiance ne vient pas de nulle part. Elle s’est installée légitimement.
En attendant, et de façon légitime, nous nous raccrochons à notre clan, à notre famille, à nos amis, mais tout cela est illusoire. Nous sommes un avec l’ensemble de l’humanité. Hitler compris. La question devient : qui est vraiment prêt à vivre l’unité ? Et derrière, qui est donc prêt à travailler la source de la défiance ?
Car la défiance est confortable, elle rassure. Elle n’est pas facile à aller explorer, tellement pratique elle est.
Vivre la non unité quand on en a besoin
Ce mode de fonctionnement dans la défiance et le clan fonctionne bien pour de nombreuses personnes. Je pense que ça fonctionne bien pour le petit moi, en attendant que la conscience de l’âme se réveille. J’ai remarqué en revanche que c’était une source de grande souffrance pour les hypersensibles.
Il me revient cette anecdote racontée par quelqu’un. Une jeune fille de sa famille, 18 ans comme ça, apporte la joie autour d’elle. Elle est vive, animée, curieuse, généreuse et sensible. Elle met de la joie dans le cœur de tous. Pourtant, un jour, elle se suicide. La famille plonge dans un abysse de questions. Irrésolues. Mais pourquoi elle qui était si pleine de joie ?
Dans notre grande sensibilité, nous avons besoin de ressentir cette unité avec les autres. Ce qu’on pourrait appeler une boucle. Quelque chose qui nous nourrit profondément. Existentiellement.
Et quand nous l’offrons aux autres mais que nous ne la recevons pas, quand nous dépensons notre énergie pour tenter laborieusement de nourrir ce besoin avec un monde qui n’en est pas capable, cela nous détruit à petit feu.
Cette incapacité à nourrir l’autre de notre feu intérieur, de notre authenticité intérieur, je l’ai vécue. J’ai vécu les deux et je vis encore les deux, probablement.
J’ai ainsi longtemps été incapable de regarder l’autre dans les yeux quand j’étais plus jeune. J’ai été incapable d’écouter l’autre sur quelques années difficiles, car je n’avais plus la disponibilité intérieure. J’ai été incapable de donner du prénom à l’autre parce que j’avais peur de la proximité, et probablement du système que cela pouvais créer et que j’étais incapable de déminer. Je suis encore incapable ou bien malhabile de faire un hug à quelqu’un. Pas à mes enfants, mais à l’extérieur. Je ne suis pas toujours spontanée. J’y aspire. Mais j’ai encore du chemin. Les gens me dérangent souvent. Je ne suis pas dupe. Mais quand je force, je deviens mental, et je ne nourris plus cette énergie du coeur.
Vivre cette unité avec l’autre, nous pouvons le résumer à quelques questions ? Et si la réponse est non, c’est parfait. La question n’est pas d’y être mais d’avoir envie d’y tendre :
Serions-nous prêts à écouter l’autre, sans même le connaître ?
Serions-nous prêts à accorder notre temps et notre regard, et dire (ressentir) : « je te vois » ?
Serions-nous prêts à appeler l’autre par son prénom, sans savoir qui il est, quel con il est peut-être, ou quelle idiote elle est, juste parce que « je suis un avec toi » et « je te vois » ?
Serions-nous prêts à regarder quelqu’un dans les yeux éternellement ?
Serons-nous prêts à entendre la tristesse, le désespoir, la peur de l’autre sans nous contracter, sans avoir besoin de faire diversion, comme une simple manifestation de son humanité ?
Serions-nous prêts à ressentir ce que ressent l’autre ?
Serions-nous prêt à poser une limite, une demande claire à l’autre sans le juger ?
C’est cela l’unité avec l’autre, c’est ce vers quoi nous pouvons tendre, ensemble.
Et parfois, l’unité se donne en quelques secondes dans une sorte de yranscendance inexplicable. Alors, nous sautons tout le labeur qui nous emmène dans cette direction, et soudain, ça y est, c’est là. Et puis, ça disparait.
La transcendance instantanée
Depuis quelques temps, il m’arrive avec certaines personnes d’avoir une sorte de transcendance soudaine alors que nous échangeons.
C’est comme si nos âmes se connectaient soudain alors que la conversation prend un tour existentiel. Je sens une descente, mais ce n’est pas la transe habituelle que je vis en séance, très corporelle, très dense où je peux sentir l’énergie monter et tenter intensément de passer à travers mon corps pour se transmuter. C’est plutôt comme si nous devenions instantanément un tube à travers lequel l’énergie fuse de haut en bas, puis de bas en haut, et nous connectait à quelque chose de divin. En quelques secondes.
Cet effet nous met up pendant quelques jours. Longtemps je n’ai pas compris qu’il arrivait uniquement avec certaines personnes, dans certaines conditions, et je n’ai pas compris ce qu’il se passait, tout simplement. J’avais surtout envie de reproduire l’effet, façon rail de coke. Mais ça ne marche pas comme ça. C’est imprévisible…
Dans un cercle que j’ai animé il y a quelques temps, il y avait une personne à laquelle mon âme semblait se connecter presque automatiquement. En tout cas dans le cercle. Sans cette personne, le cercle n’était pas transcendant. Sans moi non plus. Mais c’était notre boucle, qui apportait la transcendance soudaine. Il y avait une descente d’énergie, ou de bénédiction, je ne sais pas, et tout le monde en bénéficiait. Nous vivions soudain un état d’unité et de connexion pure. L’ayahuasca n’avait qu’à bien se tenir ! L’expérience a été courte, faute d’un cadre adapté (le mental s’est pointé les fois suivantes). Mais édifiante.
J’ai vécu ce phénomène avec une autre personne, un client lui aussi. Comme M., O n’a pas forcément saisi qu’il était parti du phénomène. Que ce n’était pas par ma seule grâce que la chose arrivait. Une boucle a besoin de deux personnes. Je ne sais pas s’il en a perçu toute la dimension divine, et nous n’avons pas non plus eu l’occasion d’en reparler. O et M. me mettent en « boucle divine » quand ils sont là, mais le reste du temps, ils sont encombrés par leur vie, leurs blessures, leurs contraintes, leurs fuites.
Cette boucle instantanée, c’est comme si nous pouvions vivre instantanément l’unité. Mais, il y a besoin d’un temps pour arriver à cet endroit. Il faut le conscientiser, le vouloir, le provoquer, et tolérer les aléas. C’est plus délicat quand la fuite reste une option.
J’ai ensuite été un peu plus éclairée après une rencontre avec une chamane.
Il y a quelques mois, je suis allée faire une diète chamanique à Pornic. Audrey est chamane et vient parler avec moi avant le démarrage. Je parle de moi, de ce que je cherche, et soudain, bang. Une descente (je ne sais comment l’appeler autrement). Nous voilà soudain foudroyées, le cœur hyper ouvert, la sensation d’unité, l’énergie dans tout le corps, l’impression d’être 10 000 mètres au dessus, bref, c’est la fête.
Contrairement à d’habitude, Audrey saisit immédiatement ce qui se passe. Elle n’a pas que les sensations. Elle voit d’où ça sort et ce que ça fait. Ca ne dure que quelques minutes, mais après, nous restons dans cet état de conscience et d’émerveillement quelques heures encore. Puis, la vie nous re-happe, et en dilue l’effet. Je traite mes voiles, elle traite les siens.
Mais je comprends alors que la connexion vient par l’autre. C’est pas moi toute seule. C’est moi avec l’autre. Nous sommes un.
Une parcelle de la même conscience
La connexion vient par l’autre. Si nous sommes une parcelle de la conscience totale, si mon chien Jack est une parcelle de la conscience totale, si chaque plante, chaque caillou fait un avec le tout, je peux me connecter au tout par toute chose. Audrey, en tant qu’humaine, me donne un accès direct et gratuit à l’éveil. Quelques secondes, soit, mais quand même !
La nature peut nous saisir par sa beauté et nous donner instantanément ce sentiment d’unité. Un moment d’amour peut nous donner ce sentiment d’unité. Mais c’est toujours une interaction. Oui sans aucun doute, on peut vivre le sentiment d’unité seul, en méditation par exemple (pas moi !). Mais il peut être tellement foudroyant et extraordinaire en interaction avec l’autre…
Daniel Odier m’a donné un petit accès doux et chaleureux à ce sentiment d’unité sur deux jours de stage. Une sensation dans le corps à mesure que je l’entendais parler. John Butler, sur Youtube aussi. Il parle de sa voix de vieil homme, et le sentiment d’unité s’installe en moi. Ca n’a rien à voir avec la transcendance qui fait bang et nous tombe dessus avec Audrey, M. ou O. Celle-ci nous met vraiment up, elle nous donne faim et nous remplit d’énergie. C’est juste un sentiment doux et ronronnant. Comme des bols tibétains.
Je reviens sur moi.
Ne pas demander d’aide, vouloir être autonome, c’est refuser l’évidence de l’unité avec l’autre. Notre mental se croit seul et il veut se sauver par lui-même. Seule l’unité nous sauve. Et qu’elle passe par une pierre, une pratique ou la présence d’un autre humain, nous sommes bien obligé de réaliser que c’est en nous connectant au tout que nous nous sauvons. Et l’autre humain est un vecteur de ça. Mais alors, faut-il payer pour ça ?!
Oui, c’est bizarre, je le reconnais. Je dois payer Cécile pour qu’elle me donne cet accès. Mais elle me le donne avec tout son cœur. Comme je donne cet accès de tout mon cœur à qui le veut avec un prix en conscience.
Oui, j’aimerais pouvoir me connecter au sentiment d’unité sans payer. C’est l’essence de la relation à l’autre. C’est probablement l’essence d’être ensemble. D’être en peuple. Mais, pour l’instant, ces espaces sacrés qui échappent à la grisaille du mental déployé sur notre civilisation et à notre cœur tout fermé, c’est rare, précieux, et aléatoire. C’est ce que permet le tantra, le sexe, l’amour, les rituels, les relations connectées, nourrissantes, et puis, comme c’est rare, en attendant que notre civilisation nous les offre à nouveau comme une évidence (comme ça l’était il y a 3 000 ans), il faut payer. Un peu. Le thérapeute, le cercle de paroles, le stage.
Ce sera chouette, le jour où chaque matin, on se lèvera en se sentant un avec le monde et les autres. La vie sera plus belle.