J’ai envie depuis longtemps de créer un groupe de personnes en quête de soi et d’alternative à la matrice (j’appelle matrice notre ADN civilisationnel, donc notre société). Pour vivre les choses un peu différemment, avec plus de conscience, plus de clarté, plus d’exactitude avec soi.
J’ai aussi envie de créer un espace pour qui tente de mieux nourrir nos besoins essentiels d’humains, et abandonner ceux que la civilisation nous a fait poursuivre pendant longtemps, dans cette quête interminable et insatisfaisante qui nous amène à rien, sinon à l’effondrement.
Nos besoins sont simples : se sentir accueilli dans ce que l’on est, se sentir un avec les autres, se sentir connecté à notre âme, avec le tout et la nature dont nous faisons partie, se sentir vivant et vibrant, sentir que ce que l’on fait nous anime et fait sens, ne pas se sentir dépendant.
C’est simple et beaucoup à la fois… parce que nourrir ces besoins, c’est aller contre ce qui nous a été enseigné. Ca résiste fort en nous, par le mental, et ça résiste aussi à l’extérieur. Mais, la plus grande résistance est en nous 🙂
Mon envie pour se groupe serait de réunir des personnes qui veulent :
- Se sentir mieux connectées aux autres (sans chercher à être dans une absorption de l’autre)
- Se sentir aller dans la même direction, sur la même voie de quête d’exactitude, de conscience avec soi
- Se sentir le courage (qui n’exclut pas la peur) de regarder en elles quand ça frotte, de ne pas s’identifier à à la part qui juge ou est blessée, mais aller l’explorer,
- Vivre différemment le « être ensemble », ne plus faire semblant d’aller bien à tout prix, pouvoir être soi, côte à côté et non face à face.
Tout ça pour faire l’expérience de l’humanité « comme une », c’est-à-dire que « l’autre, c’est moi ».
Expérimenter, ne pas se contenter de décréter
Se sentir un avec les autres, ça ne se décrète pas, il ne suffit pas de le dire. Ca se construit petit à petit, en déconstruisant ce que notre mental a construit brique par brique au gré de notre vie, en étant honnête avec soi-même, ce qui est parfois difficile, en acceptant que l’autre soit un miroir de nos peurs, de nos enjeux, de nos blessures, en acceptant de jouer la sincérité et la vulnérabilité avec les autres, en acceptant de dire ce qui nous traverse, nos peurs, nos agacements, parce que l’on sait que tout est transitoire et que tout ce qui est dit est déjà en cours de dissolution.
Nous sommes un, et notre monde, notre civilisation nous a totalement inhibés de cette sensation d’appartenance. La modernité y a apporté sa touche finale, en enlevant la cordialité et la chaleur qui, même si elles restaient un peu superficielles, permettait de se sentir relié quand même aux autres au quotidien.
Nous avons peur les uns des autres. Nous sommes en défiance. Moi j’ai peur de faire des hugs et je suis incapable de dire à quelqu’un qu’il m’a manqué, ou que je l’aime. Je suis autistée 🙂 Mais je peux sourire à n’importe quelle personne que je ne connais pas, l’appeler par son prénom et rentrer dans ses profondeurs avec elle instantanément. La défiance est en nous et s’installe de façon différente en chacun. Mais elle peut bouger. À mesure que je reconnais l’humanité en l’autre. Et à mesure que l’autre m’accueille dans ma vulnérabilité.
Nous avons tout un monde de confiance à reconnecter, de dissolution de la défiance, non pas parce qu’on le décrète, mais parce qu’on expérimente une direction, une volonté, une intention commune. Ce n’est pas plus que ça.
Quoi faire ?
Après ces belles phrases, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’on a des moments de vérité à partager ensemble, et puis qu’on a aussi des choses qui nous tiennent à cœur qu’on a aussi envie de partager, pas forcément avec tout le monde mais avec ceux pour qui ça résonne. Tant de choses à explorer…
Tant de choses sur lesquelles nous expérimenter.
La question n’est pas tant d’être tous au même endroit en même temps, mais de se sentir dans la même démarche, dans la même aspiration. Cela n’enlèvera pas nos différences, cela n’enlèvera pas nos voiles instantanément, mais l’intention est là.
Dans cette volonté Ubuntu, il y a un point qui me tient particulièrement à cœur, c’est de ne jamais laisser personne de côté. Ce point est particulièrement important quand il s’agit d’adolescents ou de jeunes adultes. Ne laisser personne de côté, c’est, quoi qu’il se passe, pouvoir toujours offrir une présence et un accueil inconditionnel à qui en a besoin. C’est être en peuple. Car l’autre, c’est moi.
Ce n’est pas d’une nécessité d’accueil à l’échelle de chacun dont je parle. Nous n’en avons pas tous la disponibilité, la capacité à l’instant T. C’est une présence à l’échelle du groupe dont je parle, par ceux qui en ont la capacité, l’aptitude. Nous sommes plusieurs à avoir cette aptitude. Il y en a d’autres que nous n’avons pas. Mais nous avons, pour certains d’entre nous, l’aptitude à accueillir n’importe quelle douleur.
Si cette idée de groupe résonne, si vous ressentez une envie similaire, je vous invite à en discuter avec moi, ou à faire l’expérience d’un temps de pratique ou d’échange dans le Compagnonnage.
En lisant et qui parlent énormément je me suis retrouvé.
Le partage et un moyen de ce libéré et d apporter sans ce sentir plus grand plus supérieur.
Pour moi la vie et la nature apporté de la bienveillance.
Merci Gwenn
Bonjour
Je suis intéressée par le groupe et les ateliers. Merci de me préciser le mode de fonctionnement. Armelle