Les crises, les bouleversement, la maladie ne surgissent pas par hasard. Ils nous servent d’indicateurs pour rectifier une trajectoire, explorer de nouvelles orientations, expérimenter un autre chemin de vie. Carl Gustav Jung.
Le mal être et l’énergie coincée de l’émotion
Une situation de mal-être ou de crise (hypersensibilité, blocage, tension intérieure, burn-out, angoisses) est généralement la manifestation d’un refoulement (c’est le but de la psychothérapie : aller chercher le refoulé dans l’inconscient). Le refoulement est généralement émotionnel, mais nous refoulons aussi des croyances, ce que j’appelle nos équations erronées, enregistrées depuis l’enfance.
Les croyances empêchent la libération naturelle des émotions (ce que nous faisons parfaitement dans la petite enfance), en nous faisant y résister. Et même quand nous croyons d’ailleurs les extérioriser, notre corps et notre inconscient peuvent résister au processus naturel, sans que nous puissions y faire grand chose. Nous pouvons ainsi pleurer des mois, des années, sans que la libération naturelle se fasse. Car notre mental résiste.
Vous noterez que le problème ne vient donc pas tant de l’émotion, que de son refoulement. Or nous avons souvent tendance à traiter nos émotions négatives comme le problème. Dans d’autres civilisations, beaucoup moins anxieuses que nous (en Afrique, chez les amérindiens, chez les indiens d’Amérique du sud, etc. Voir Sagesses d’ailleurs pour vivre aujourd’hui. Frederika Van Iingen), les émotions négatives sont traitées comme un message de l’intérieur, et non comme un problème. Elles continuent à se libérer naturellement, tant pendant l’enfance qu’à l’âge adulte.
En Occident, c’est plus compliqué car nous refoulons certaines émotions selon ce que nous dit notre mental à l’intérieur. Une part mentale en nous peut en effet estimer que certaines émotions ne devraient pas être, qu’elles reflètent une faiblesse, une insuffisance ou une inadaptation. Que nous avons simplement tort de les ressentir. Il peut y avoir en fait 10 000 bonnes raisons pour lesquelles nous pouvons refouler une émotion. Ce sont ce qu’on appelle les croyances.
Cependant, et c’est là où cette stratégie a sa limite, une émotion ne disparaît pas parce qu’on la refoule. Elle reste là et son énergie reste en nous. Comme notre part mentale ne veut pas la laisser pleinement s’exprimer (et se libérer), elle va se manifester autrement : par de l’anxiété, du stress, de la fébrilité, de l’angoisse, de la compulsion, de la dépression (etc.).
Quand ça ne suffit pas, elle se manifeste par le corps (insomnies, maladies chroniques, maladies mentales). Il y a un livre vraiment intéressant sur ce point, et concret : Détox Emotionnelle du docteur Habib Sadeghi).
Donc l’enjeu est de contourner le mental pour avoir accès à une part plus inconsciente, plus authentique, plus exacte, une part qui nous donne un accès direct à l’émotion contenue, et qui peut observer le mental et ses croyances… car elle n’est pas le mental.
Les différentes thérapies face au mental
Ce que nous vivons à l’instant T, un état de mal-être, une situation qui nous pèse, et que nous attribuons souvent à des faits concrets extérieurs ou à notre nature trop sensible, est généralement l’écho d’une émotion plus ancienne. Cette émotion est restée enkistée en nous car une croyance mentale, une interprétation l’empêche de se libérer et, généralement, nous « oblige » à rester dans la situation /relation /pensée qui génère ce mal être.
Ainsi, si vous lisez ce texte, c’est que vous avez sans doute des émotions qui vous travaillent, et probablement les attribuez-vous à la situation actuelle ou/et à votre nature. Mais, il est probable que le mal-être que vous ressentez ne soit que l’écho d’une émotion, d’une douleur plus ancienne, à libérer.
Ce que nous vivons actuellement reflète uniquement la croyance qui génère la résistance à l’émotion et le maintien de ce qui n’est pas ok pour nous. Notre difficulté actuelle est donc, pourrait-on dire, presque « destinée » à décristalliser notre émotion « originelle » (voir Situations récurrentes – Quand l’émotion originelle nous aveugle).
La psychothérapie fait le choix de laisser la personne s’exprimer librement jusqu’à ce qu’une émotion se libère ou que la croyance « résistante » apparaisse à notre conscient. La limite qu’on peut y trouver, c’est que cette méthode prend du temps. Car dans le flux de mots qui sort, c’est d’abord notre mental qui s’exprime, c’est à dire la part résistante à l’émotion. Et quand ça sort de notre bouche, nous n’avons pas le recul pour voir que c’est une croyance. Nous nous identifions au discours. Ainsi la croyance qui dit :
- que je devrais être ok dans la relation avec cette personne qui me met mal,
- que si mon travail ne marche pas, c’est que je suis insuffisant,
- que si je suis déprimé(e), c’est que je suis hypersensible, c’est ma nature,
- que si j’ai des compulsions, c’est que j’ai les mauvais gênes,
- que si je ne suis pas écouté(e), c’est que ce que je dis n’est pas intéressant,
- que si je suis anxieux, c’est parce que je n’arrive pas à m’adapter,
- que je ne suis pas capable, que toujours, que jamais,
- etc etc. (on pourrait en faire un livre…).
Nous faisons du mieux possible, mais nous ne pouvons pas décider d’empêcher le mental de s’exprimer (si tant est que l’on sache que c’est le but). Le mental n’obéit pas à notre volonté. Il peut uniquement se calmer, s’écarter. On peut l’embrouiller (l’hypnose), détendre le corps (massage, yoga, relaxation), le mettre à l’épreuve du temps et de la concentration (méditation, mantra), lui couper l’énergie (le jeûne, la libération émotionnelle, l’orgasme, les soins chamaniques ou énergétiques), ou on peut simplement le sécuriser, et c’est la mission (possible) du thérapeute.
Cela implique pour lui de pouvoir détecter quand le discours de son client est mental ou « profond ». Il peut « sentir » cette différence s’il est lui-même déconnecté du mental au moment de la séance (le reste du temps, ça n’a aucune importance !). Si c’est le cas, il aura accès alors à son intuition, et il distinguera facilement l’énergie de l’intérieur et l’énergie du mental. C’est donc très variable d’une personne à une autre, comme dans la vie.
Certains thérapeutes peuvent s’interdire de sortir du mental, pour ne pas résonner de façon empathique avec le client. Mais il est impossible de ne pas résonner avec le patient quand le mental s’écarte. Car c’est notre nature humaine… et c’est le but. Il y a aussi de plus en plus de thérapeutes qui souhaitent se connecter à leur patient, être dans l’intuition. Et donc cela dépend de leur propre capacité, leur propre entraînement à être connecté à leur intérieur et non à leur mental.
De fait, seul le patient peut prendre acte que sa thérapie avance ou non, qu’il sent un mouvement intérieur ou pas. Il peut choisir d’ailleurs, comme un ami me l’a confié il y a quelques temps, de suivre une thérapie sans vouloir ce mouvement intérieur, de changement profond. Il s’agit alors de séances de « purge mentale » (comme il le dit lui-même) qui lui permettent de se soulager, de se sentir écouté, sans rechercher à libérer une émotion ou une croyance en profondeur. Ces séances maintiennent un statu quo. Elles ne changent pas la vie, mais c’est (pour lui en tout cas) le but.
Comment savoir quand le mental s’écarte ?
Si vous vous posez la question de savoir quand est-ce que votre mental s’est écarté, il y a quelques indicateurs : la respiration s’apaise, elle devient plus profonde, elle descend dans le ventre, le cerveau est moins fébrile, le ressenti intérieur devient plus fort (s’il y a une émotion, elle est donc forte mais sans douleur – car c’est la résistance qui génère la douleur). Le phrasé est aussi plus court, plus essentiel. Il y a de l’espace entre les phases. Notre corps s’est détendu. On peut avoir une sensation de torpeur physique. La sensation est plutôt agréable à vrai dire. On est alors au bon endroit pour libérer quelque chose. Si une émotion nous travaille, elle peut se libérer, mais cela n’aura rien à voir avec une émotion à laquelle on résiste. C’est plutôt comme si nous étions devant un bon film qui nous prend au tripes. C’est presque agréable. Et surtout très soulageant. Si une croyance travaille, elle nous apparaîtra avec l’aide du thérapeute.
L’hypnose nous permet d’aller à cet endroit … mais sans passer par nos propres mots, ce qui est encore une autre approche (il y en a beaucoup !).
Les pratiques énergétiques font le choix de libérer directement l’énergie des émotions. On peut alors avoir peu de choses à faire en tant que patient, on ressent (ou pas) corporellement (torpeur, sensations, ça dépend de chacun) et on laisse le thérapeute faire son œuvre. C’est ce que font les somatopathes, les énergéticiens, le reiki, l’acupuncture, le magnétiseur, bref, toutes les techniques énergétiques. Elles fonctionnent car elles libèrent les énergies bloquées. Il y a une limite à cela, qui comme d’habitude varie selon le thérapeute, c’est que l’énergie des émotions, en se libérant par le corps, ne passe pas forcément par le conscient. Or une émotion est un message.
Elle nous parle de ce qui n’est pas ok pour nous, d’un besoin qui n’a pas été respecté, et d’une croyance négative qui s’est installée en nous. Une émotion qui passe par le conscient nous permet d’avoir le message de l’émotion. Elle génère une montée de conscience sur ce que nous sommes, nos besoins, ce qui ne nous a pas respecté dans le passé, souvent dans l’enfance, ce que nous avons cru longtemps sur nous, ou sur les autres. Quand une émotion refoulée se libère en passant par le conscient, elle crée donc un changement dans notre paradigme intérieur, donc dans notre vie. Même si le changement est tout petit.
Ce serait dommage de nous priver du but…
Certaines personnes peuvent recevoir un soin énergétique, donc libérer une énergie, et recevoir la conscience, le message de l’émotion derrière de façon presque automatique. C’est le cas quand elles sont déjà dans une démarche de travail sur elles et que le travail se fait en profondeur (et ça peut être tout seul). Pour d’autres, le soin énergétique soulagera, mais la montée de conscience ne viendra pas derrière. Il faut donc répéter le soin car le changement de perspective sur soi n’a pas lieu.
Bref, vous l’aurez compris, j’aime l’idée d’une voie qui cherche clairement à passer outre le mental tout en restant en lien avec le conscient. Et pour passer outre le mental, ou plutôt pour qu’il accepte de baisser la garde, il a besoin d’être sécurisé.
Sécuriser le mental par la présence
Toute situation qui nous contraint, tout mal-être que nous ressentons, à l’instant T, peut être considéré comme une opportunité de libérer quelque chose de plus profond en nous. Car il nous permet de contacter une énergie émotionnelle enfouie.
« Tout est énergie, et c’est là tout ce qu’il y a à comprendre dans la vie. Albert Einstein.
Tout est énergie et l’énergie doit circuler. C’est le principe des techniques énergétiques, et c’est ce que découvre petit à petit la physique quantique. Quand l’énergie est bloquée, elle se manifestera autrement, mais elle ne disparaît pas.
Puisque ce qui bloque est notre part mentale protectrice et jugeante (croyante !) de nos émotions, nous avons besoin d’être fortement sécurisé pour que le mental accepte de s’effacer un moment, et laisse l’accès à une part moins défensive, plus vulnérable, plus authentique, qui saura, elle, traiter l’émotion « cristallisée » et voir la croyance associée.
C’est ce que permet la présence : elle nous fait ressentir (et c’est conscient ET inconscient), que à cet endroit, tout ce que l’on ressent, tout ce que l’on est, sera pleinement accepté et respecté. Qu’il y a un sens à tout et que l’histoire n’est probablement pas une histoire d’insuffisance, de fragilité, de noirceur, ou de damnation. La présence bienveillante, non-jugeante, avec une écoute profonde et authentique, génère une telle sécurisation qu’un abandon a lieu. Pas le notre. C’est juste notre mental qui dit « Bon ok, ici, je risque rien, ça marche, je me calme ».
Habib Sadeghi dans Détox Emotionnelle parle de la nécessité d’un contenant pour libérer les émotions. Le mot n’est pas très sexy, mais je trouve que ça parle assez bien de l’effet de la présence : elle nous permet de déposer notre fardeau. Elle offre un contenant.
La présence entre amis
Dans la vie, quand ça ne va pas, c’est ce que nous recherchons autour de nous, et que nous avons bien du mal à trouver. Si vous êtes hypersensible et que vous avez cette « aptitude » à la présence, vous avez dû remarquer que les gens viennent vous voir quand ils sont mal, quand ils ont besoin de parler, bref, quand ils ont besoin de libérer une émotion (eux pensent qu’ils ont besoin de « raconter » ce qu’il se passe, mais en vrai, c’est l’émotion qui veut se libérer). Ils n’y arrivent pas toujours bien, car leur mental est de la partie, bien sûr, et veut gérer l’opération (et pourtant, imaginez un petit enfant qui aurait besoin de raconter sa vie pendant 1h avant de pleurer !). D’ailleurs on peut se retrouver à recevoir alors la « décharge mentale » de l’autre et c’est beaucoup moins agréable que la décharge émotionnelle (et on pourrait alors conseiller d’aller voir un psy pour faire cette purge purement mentale). Votre présence ne suffira donc pas toujours à « rassurer » le mental pour qu’il se mette de côté. Et ce n’est pas forcément ce qui vous est demandé. Mais en tout cas, cela veut dire que vous avez cette aptitude un peu « magique » à créer un espace sécurisé pour l’autre, et ça, c’est chouette (votre enjeu ensuite, c’est de reconnaître que à titre personnel, vous avez besoin du même espace).
Quand on paye une séance, on paye quelqu’un pour nous aider à dissoudre temporairement notre mental pour accéder à plus profond. Quand on va voir une amie ou un copain, on ne paye pas pour ça. Et notre mental n’a pas forcément l’intention de s’effacer dans la discussion (sauf si on a l’habitude, auquel cas la conversation va être intense et puissante). Il a plutôt envie d’être écouté à fond (éternellement pourrais-je dire), et validé. C’est marquant chez les hypersensibles car la forte énergie des émotions contrôlées alimente fortement le mental et le rend particulièrement fébrile et agité. La personne a besoin de parler, parler, parler, elle donne des faits, des hypothèses, des boucles, elle peut s’indigner ou se désespérer, mais elle fuit la sensation intérieure. C’est dommage parce que c’est là que libération et résolution sont… mais nous faisons du mieux que nous pouvons.
C’est la limite de la présence entre amis ou en famille. Si celui qui a besoin de libérer une émotion a un mental actif et résistant, la meilleure des présences ne fera pas l’affaire. Car le mental s’appuiera sur le lien, sur la proximité pour exiger d’être écouté et validé. Je l’ai expérimenté à de multiples reprises. Il est très difficile d’aider les gens proches (alors qu’on peut tout à fait réaliser des soins énergétiques, tant que ça ne passe pas par le mental). La seule ouverture a lieu quand ils sont au fond du gouffre. Le mental a baissé les bras temporairement, l’intérieur est soudain disponible, le mental ne se bat plus. Mais le gouffre n’arrive pas tous les 4 matins…
Comment gérer nos peurs ?
Nous avons donc besoin de présence pour rassurer le mental, d’intuition pour guider vers le moi profond, et d’un acte de volonté de la part de celui qui bénéfice de la séance : oui, je veux libérer quelque chose.
Parfois, certaines personnes ont envie de travailler sur elles, mais elles ne veulent pas trop bouger les choses. Parce qu’elles ont peur :
- Peur du changement trop rapide, trop fort
- Peur de sortir d’un certain confort, même s’il est douloureux
- Peur de l’incertitude
- Peur du vide intérieur
- Peur de la m**** (ce sont leurs mots !) qu’on va remuer
- etc. (voir article : La peur de soi – Le vide, l’effondrement et la noirceur)
Cependant, un principe est sûr : on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre. On ne peut avoir d’apaisement profond si on ne va pas profondément.
Il y a un autre principe clair : ne se libère que ce qui est prêt à se libérer. Nous ne pouvons libérer que ce qui affleure. Nous ne pouvons pas aller farfouiller dans notre inconscient pour aller pelleter nos traumatismes. Ca ne marche pas comme ça. Notre corps et notre esprit sont bien faits pour ça. D’ailleurs, quand nous avons un affleurement, nous n’en avons qu’un. Tous nos traumatismes, blessures, etc n’affleurent pas en même temps. C’est juste un à chaque fois.
Il y a un autre principe, vraiment important à connaître. Ce que notre intérieur nous demande n’est pas l’action. Il nous demande d’être en conscience de la vérité.
Si nous libérons une émotion et qu’elle nous dit que telle situation, telle relation n’est pas ok pour nous, ou que telle croyance sur nous n’était pas vraie, nous n’avons pas à agir en fonction de cette vérité. Nous pouvons continuer la situation inconfortable, la relation malsaine, vivre à tel endroit alors que ça ne nous va pas, être dans la solitude parce qu’on ne sait pas faire, pour l’instant, autrement… C’est ok. Car ce qui nous est demandé est d’être en vérité avec soi, pas en cohérence instantanée avec l’extérieur. Nous faisons du mieux que nous pouvons. Et nos contraintes, nos peurs, nos dépendances sont ok. Tant que nous on nous racontons pas d’histoire, et tant que nous nous acceptons avec nos limites.
Pour les profils HP ou hypersensibles, il est souvent difficile d’accepter ces limites, ce non-alignement temporaire (car il est toujours temporaire). C’est parfois tellement dur à accepter qu’ils préfèrent squizzer la vérité plutôt que la connaître et s’estimer trop faibles pour y faire quelque chose. C’est un mauvais deal, l’illusion nous met en souffrance, la vérité nous libère. L’action n’est pas le but.
La faiblesse fait partie de notre humanité. Tout comme notre violence, nos jugements, nos illusions, nos insuffisances. Nous faisons du mieux que nous pouvons avec la conscience que nous avons, et c’est en l’acceptant que nos limites s’effaceront progressivement. Pas en les jugeant et en luttant contre (vous avez dû capter que lutter contre renforce du coup !).
L’humain est puissant & fragile. Conscient & dans l’illusion. Tout en même temps. C’est cela, notre expérience d’humain. Être fragile, être balloté, être génial, être dépendant, être puissant, être éteint, être con parfois…
Et quand nous allons au delà du mental, nous découvrons toujours la même chose : il n’y a ni noirceur, ni vide, ni méchanceté, ni faiblesse, ni insuffisance. Oui, le mental peut nous rendre ainsi. Mais ce n’est que le mental. Derrière il n’y a que le soi tel qu’on était enfant : authentique, enjoué, tolérant, curieux et vibrant. Et un gros chagrin d’enfance.